« Les personnes victimes demeurent plus que jamais au cœur de notre attention, affirment les évêques de France dans leur message publié au terme de l’Assemblée plénière ce mardi 8 novembre 2022, à Lourdes. Vos attentes et vos exigences sont légitimes et vraiment entendues. Nous les accueillons comme venant du Seigneur lui-même. »
Les évêques français ont voulu souligner le fait que « le droit de l’Église n’organisait pas une forme d’impunité ou de traitement particulier des évêques ». « Nous le redisons avec force, écrivent-ils : il n’y a pas, et il ne peut pas y avoir, d’impunité des évêques. »
Dans leur message, les évêques disent avoir « entendu la stupéfaction, la colère, la tristesse, le découragement » en apprenant les informations sur les abus commis par Mgr Michel Santier, ancien évêque de Luçon puis de Créteil, et par le cardinal Jean-Pierre Ricard, ancien archevêque de Montpellier puis de Bordeaux. « Nous sommes conscients que ces révélations affectent douloureusement les personnes victimes, en particulier celles qui avaient choisi de nous faire confiance », écrivent les évêques. « Membres d’un même corps ecclésial, nous sommes nous aussi blessés, atteints en profondeur. »
En ce qui concerne « le cas de Michel Santier », les évêques français ont « vivement conscience des responsabilités » qui leur « reviennent » et ils ont « travaillé » pendant leur Assemblée « à identifier les dysfonctionnements et les erreurs qui ont mené à une situation choquante pour tous ».
Le communiqué du cardinal Jean-Pierre Ricard « nous a tous bouleversés », affirment les évêques : « Son initiative de révéler lui-même un fait grave de son passé est importante. »
Le message des évêques soulève une question que plusieurs catholiques français se posent en ce moment : « Dans les circonstances présentes, quel crédit donner aux engagements pris il y a un an pour tirer les conséquences du rapport de la CIASE? » (Commission indépendante des abus sexuels dans l’Église, le 5 octobre 2021, ndlr). Les évêques assurent qu’ « une transformation des pratiques est bel et bien en cours, avec l’aide de nombreux fidèles laïcs particulièrement qualifiés, dont des personnes victimes ». Ils expliquent que « les décisions sont déjà prises et mises en œuvre », les « diocèses et mouvements d’Église s’impliquent de manière plus construite dans la protection des mineurs », « les groupes de travail décidés il y a un an rendront leurs conclusions en mars 2023 ». « Ce travail de fond commence à porter du fruit, écrivent les évêques. Nous continuerons sur cette lancée. »
« Y aura-t-il d’autres affaires de ce genre ? », se demandent les évêques. « La condition humaine étant ce qu’elle est, nul n’est à l’abri de fautes graves et dramatiques. » Cependant, les évêques souhaitent « renforcer dans l’Église les processus qui les limitent au maximum et les traitent adéquatement quand elles surviennent ».
Les évêques concluent leur message en assurant qu’ils continuent leur « travail entrepris pour que l’Église soit une maison plus sûre ». « C’est tous ensemble, nous en avons conscience, que nous pouvons contribuer à une fidélité renouvelée à l’Évangile, écrivent les évêques de France. Telle est notre détermination résolue. Telle est notre humble prière. »