Le pape François a invité à travailler ensemble pour « aider les petits, les pauvres, les malades ». « C’est la manière la plus concrète de promouvoir une plus grande fraternité humaine », a-t-il souligné au cours de la rencontre avec une délégation de l’organisation juive internationale B’nai B’rith International – dont l’objectif est de venir en aide aux plus vulnérables et de combattre l’antisémitisme – ce lundi 30 mai 2022. « Avançons ensemble, sur la base de nos valeurs spirituelles partagées, pour défendre la dignité humaine contre toute violence et rechercher la paix », a appelé le pape.
Pour nous, « juifs et chrétiens », a-t-il expliqué, « aider les nécessiteux signifie aussi respecter la volonté du Très-Haut qui, selon les paroles du Psaume, ‘protège l’étranger et soutient l’orphelin et la veuve’ ».
Le pape a rappelé que « souvent le plus grand facteur de risque est représenté par la pauvreté matérielle, éducative et spirituelle, qui devient alors un terrain fertile pour alimenter la haine, la colère, la frustration et le radicalisme ».
À notre époque, a-t-il noté, « la paix mondiale est également menacée par des formes de particularisme et de nationalisme ». Le pape a souligné que « le souvenir » était « l’antidote à cette escalade du mal »: « souvenir du passé », souvenir des « guerres, souvenir de la Shoah et d’innombrables autres atrocités ».
La « mémoire spirituelle commune » des chrétiens et des Juifs, a rappelé le pape François, « nous ramène à l’acte de violence primordial : à Caïn qui a tué son frère Abel ». Citant l’histoire de deux frères rapportée par la Bible, le pape a dit que Caïn « nie savoir où se trouve le frère qu’il vient de tuer » : « La violence s’accompagne toujours de mensonge et d’indifférence », a-t-il résumé.
Soulignant l’importance de la question « Où est ton frère? », le pape a dit que « nous ne pouvons pas prendre le rêve du Seigneur d’un monde rempli de frères et de sœurs et le remplacer par un monde d’enfants uniques, marqué par la violence et l’indifférence ». « Face à la violence, face à l’indifférence, les pages de l’Écriture nous montrent le visage de nos frères, de nos sœurs », a-t-il déclaré. « Ils nous présentent ‘le défi de l’autre’. C’est la mesure de notre fidélité à ce que nous sommes, à notre humanité commune : elle se mesure à notre fraternité, à notre souci des autres. »
Le pape François a réaffirmé que « nous ne pouvons pas être pleinement nous-mêmes sans faire attention à nos frères et sœurs ». « Nous ne pouvons pas trouver l’Éternel sans accueillir notre prochain », a-t-il souligné.
Le pape a aussi mis en garde contre « la tentation trompeuse de la violence » qui existe « dans chaque tradition religieuse et dans chaque société humaine ». « C’est une illusion que les différends peuvent être résolus par la violence et la guerre », a souligné le pape. « La violence génère toujours plus de violence, les armes ne produisent que la mort, et la guerre n’est jamais la solution, mais un problème, un échec. »
En concluant son discours, le pape a raconté qu’avant même de devenir un pape « la promotion et l’approfondissement du dialogue judéo-catholique » lui « tenaient à cœur », « car c’est un dialogue fait de rencontres et de gestes concrets de fraternité ».
« Que le Tout-Puissant nous bénisse, afin que notre amitié grandisse et que nous puissions travailler ensemble pour le bien commun », a-t-il conclu.