Lors de l’audience avec quatre nouveaux ambassadeurs – du Pakistan, des Émirats arabes unis, du Burundi et du Qatar – le pape François a souligné que « nous sommes une seule famille humaine et le degré d’indignation exprimé, le soutien humanitaire offert et le sentiment de fraternité ressenti à l’égard de ceux qui souffrent ne devraient pas être basés sur la géographie ou l’intérêt personnel ».
Les ambassadeurs, venus présenter leurs lettres de créance, ont été reçus ce jeudi matin 19 mai 2022 au Palais apostolique du Vatican. Il s’agit de : Aamir Shouket, ambassadeur du Pakistan; Omar Saif Saeed Ghobash, ambassadeur des Émirats arabes unis; Appolonie Nibona, ambassadeur du Burundi, et du Sheikh Mohammed bin Yousef bin Jassim Jabor Al-Thani, ambassadeur du Qatar.
Le pape a prononcé un discours dans lequel il a affirmé que le Saint-Siège « continue d’œuvrer par de nombreux canaux pour apporter des solutions pacifiques aux situations de conflit » dans le monde et « pour atténuer les souffrances causées par d’autres problèmes sociaux ». « Il le fait avec la conviction, a-t-il souligné, que les problèmes qui affectent l’ensemble de la famille humaine exigent une réponse unifiée de la part de la communauté internationale, chaque membre jouant un rôle ».
Le pape a noté que la « nouvelle mission » des ambassadeurs commence à « un moment particulièrement difficile » : « Le nuage sombre de la guerre est descendu sur l’Europe de l’Est, enveloppant par la suite le monde entier de manière directe ou indirecte. » « La plupart des gens, a-t-il poursuivi, croyaient que la guerre en Europe n’était plus qu’un lointain souvenir. » « Nous pensions que les enfants demanderaient un jour à leur mère : ‘Qu’est-ce que la guerre ?’ Mais ce n’est pas ce qui s’est passé. »
Cependant, a dit le pape, « même une tragédie de cette ampleur peut également faire ressortir le meilleur de l’humanité ». Des « images » « horribles de la souffrance et de la mort », a-t-il expliqué, « ont également inspiré un sentiment de solidarité et de fraternité conduisant de nombreux pays et individus à fournir une aide humanitaire ». Le pape a évoqué de « nombreux pays qui accueillent actuellement sans compter les réfugiés du conflit ». « Nous avons vu, a-t-il ajouté, des familles ouvrir leur maison à d’autres membres de la famille, à des amis et même à des inconnus. »
Le pape François a appelé à ne « pas oublier qu’il existe de nombreux autres conflits dans le monde qui ne reçoivent que peu ou pas d’attention, en particulier de la part des médias ». Il a cité l’encyclique Fratelli Tutti pour souligner que « le soutien humanitaire offert » et « le sentiment de fraternité » envers les souffrants ne devraient pas dépendre de la « géographie » et de « l’intérêt personnel » : « Si tout être humain possède une dignité inaliénable, si tous les hommes sont mes frères et si le monde appartient à tous, peu importe que mon voisin soit né dans mon pays ou ailleurs » (Fratelli Tutti, 125). Le pape a souligné que « cela s’applique non seulement aux situations de guerre et de conflit violent, mais aussi à d’autres situations d’injustice qui affligent la famille humaine : changement climatique, pauvreté, faim, manque d’eau potable et disponibilité d’un travail respectable et d’une éducation adéquate ».
Le pape a également souligné que les ambassadeurs ont « un rôle privilégié » dans la recherche des solutions aux « problèmes qui affectent l’ensemble de la famille humaine ». Leur travail, a-t-il noté, n’est pas « un service facile, mais peut-être que les situations d’inégalité et d’injustice auxquelles nous assistons dans notre monde aujourd’hui nous aident à « mieux » l’« apprécier ».
Le pape François a invité à ne « jamais perdre espoir dans nos efforts pour construire un monde dans lequel règne un sentiment de fraternité et de compréhension mutuelle et où les désaccords sont résolus par des moyens pacifiques ».