Le message du pape François pour la prochaine Journée mondiale des grands-parents et des personnes âgées est « une alternative à la culture du jetable », affirme le cardinal Kevin Farrell, préfet du Dicastère pour les laïcs, la famille et la vie : le pape « indique » « les piliers sur lesquels construire une véritable spiritualité de la vieillesse » : « la tendresse », le « soin du monde » et « la prière ».
Le préfet est intervenu à la conférence de presse de présentation du message du pape pour la deuxième Journée mondiale des grands-parents et des personnes âgées, qui aura lieu le 24 juillet prochain, ce mardi 10 mai 2022 au Vatican. Cette Journée a été instituée par le pape François, et sa « célébration », selon le cardinal Farrell, est « un signe de l’importance des personnes âgées dans le Magistère du pape ».
Le pape, explique le cardinal, « insiste sur la nécessité d’esquisser une pastorale ordinaire » de la vieillesse, et le message est « un exemple clair de cette préoccupation ». En plus de « rappeler l’importance » de s’opposer à « la culture du jetable », le pape « semble vouloir offrir des repères à ceux qui éprouvent la stupéfaction de se découvrir âgés ».
Le pape François, note le préfet, « indique quelques trésors de cette saison » de la vie. Le premier « élément fondateur d’une spiritualité de la vieillesse » est « la tendresse ». Le pape nous invite à « démilitariser les cœurs » et « confie aux grands-parents une ‘grande responsabilité : ‘enseigner aux femmes et aux hommes de notre temps à voir les autres avec le même regard compréhensif et tendre que nous portons sur nos petits-enfants’ ». La tendresse, explique le cardinal, « ne se réduit pas à la consolation des faibles, mais c’est ce dont le monde a vraiment besoin aujourd’hui : une véritable alternative à la logique de la violence et de la guerre ». « Apprenons la voie de la tendresse des grands-parents ! », telle est l’invitation du pape, selon le cardinal.
Le deuxième « pilier » de « la spiritualité de la vieillesse » est celui « de prendre soin du monde » : « Nous sommes tous passés par les genoux des grands-parents, qui nous ont tenus dans les bras », dit le cardinal en citant les paroles du pape François, « mais aujourd’hui, il est temps de tenir sur nos genoux … ces nombreux petits-enfants effrayés que nous ne connaissons pas encore et qui, peut-être, fuient la guerre ou souffrent à cause d’elle. « Gardons dans notre cœur – comme le faisait saint Joseph, père tendre et attentionné – les enfants d’Ukraine, d’Afghanistan, du Sud-Soudan… », invite le pape.
Enfin, le troisième pilier de « la spiritualité de la vieillesse » dont parle le pape est « la prière ». Dans le message, elle est définie comme « l’outil le plus approprié pour notre époque » « et c’est le seul dont on ne peut pas priver même ceux qui vivent dans l’extrême fragilité », ajoute le cardinal Farrell. Mais prier, explique-t-il, « surtout pour la génération qui vit aujourd’hui le temps de la vieillesse et qui a grandi dans des années marquées par la sécularisation – est un art qui s’apprend et qui ne peut plus être tenu pour acquis ». Il faut la « nourrir de la Parole de Dieu et de la participation à la vie de l’Église ».
En concluant, le card. Farrell souligne que le message du pape « nous aide tous, et les personnes âgées elles-mêmes, à comprendre que – loin d’être du matériel à jeter – elles ont une vocation spécifique au sein de nos communautés ». « En ces temps qui aspirent à la paix, l’Église a un grand besoin de personnes âgées ».