Le pape François continue d’appeler de ses voeux la paix en Ukraine, et il décrit la guerre avec des paroles déchirantes: « agression violente », « massacre insensé », « ravages et atrocités », « guerre répugnante », « inhumain », « sacrilège », « cruauté, inhumaine et sacrilège », « jours tragiques », « peuple ukrainien martyrisé ».
Aucune “justification” à la guerre en Ukraine insiste le pape qui a rendu visite aux enfants blessés, soignés à Rome, à l’hôpital pédiatrique du Vatican, samedi 19 mars.
Le pape n’a pas mâché ses mots pour dénoncer la guerre en Ukraine, une fois encore, après l’angélus de midi, ce dimanche 20 mars 2022, Place Saint-Pierre, en présence de quelque 30 000 personnes.
Le pape a aussi exhorté à la solidarité en disant, sous les applaudissements: « Ne vous habituez pas à la guerre et à la violence », et puis encore: « Ne nous lassons pas d’accueillir généreusement, comme nous le faisons. »
Enfin, le pape a déploré un nouveau fléau dans la tragédie en appelant à protéger les femmes et les enfants en exil forcé contre les « vautours ».
Le cardinal Mario Grech, en visite en Pologne, a lui aussi lancé un appel à les protéger contre le trafic d’être humains.
Le pape a prié en silence avec la foule pour la paix en Ukraine, en silence. Et il a appelé tous les baptisés à s’unir à lui dans la consécration du monde et spécialement de l’Ukraine et de la Russie à au Coeur Immaculé de Marie, vendredi prochain, 25 mars, à Saint-Pierre, à 17h.
Voici notre traduction rapide, de travail, des paroles prononcées par le pape François en italien.
AB
Allocution après l’angélus
Chers frères et sœurs,
Malheureusement, l’agression violente contre l’Ukraine se poursuit, un massacre insensé où ravages et atrocités se répètent chaque jour. Il n’y a aucune justification à cela ! Je supplie tous les acteurs de la communauté internationale de s’engager véritablement à mettre fin à cette guerre répugnante.
Cette semaine encore, des missiles et des bombes ont touché des civils, des personnes âgées, des enfants et des femmes enceintes. Je suis allé visiter les enfants blessés qui sont ici à Rome. L’un a un bras en moins, l’autre est blessé à la tête… Des enfants innocents. Je pense aux millions de réfugiés ukrainiens qui doivent fuir en laissant tout derrière eux et je ressens une grande douleur pour ceux qui n’ont même pas la possibilité de s’échapper.
De nombreux grands-parents, malades et pauvres, séparés de leurs familles, de nombreux enfants et personnes fragiles restent à mourir sous les bombes, sans pouvoir recevoir d’aide et sans trouver de sécurité même dans des abris anti-aériens. Tout cela est inhumain !
En effet, c’est aussi un sacrilège, car cela va à l’encontre de la sacralité de la vie humaine, en particulier contre la vie humaine sans défense, qui doit être respectée et protégée, non éliminée, et qui passe avant toute stratégie ! N’oublions pas : c’est de la cruauté, inhumaine et sacrilège ! Prions en silence pour ceux qui souffrent. (recueillement)
Ce qui me console c’est de savoir que les personnes restées sous les bombes ne manquent pas de la proximité des pasteurs qui, en ces jours tragiques, vivent l’Evangile de la charité et de la fraternité. Ces derniers jours, j’ai entendu certains d’entre eux au téléphone, combien ils sont proches du peuple de Dieu. Merci, chers frères, chères sœurs, pour ce témoignage et pour le soutien concret que vous offrez courageusement à tant de personnes désespérées! Je pense aussi au nonce apostolique, qui vient d’être nommé nonce, Mgr Visvaldas Kulbokas, qui est resté à Kiev avec ses collaborateurs depuis le début de la guerre et par sa présence me rend chaque jour proche du peuple ukrainien martyrisé.
Soyons proches de ce peuple, embrassons-le avec affection, engagement concret et prière. Et je vous en prie, ne vous habituez pas à la guerre et à la violence ! Ne nous lassons pas d’accueillir généreusement, comme nous le faisons : non seulement maintenant, dans l’urgence, mais aussi dans les semaines et les mois à venir. Car vous savez qu’au premier instant, on fait tous le maximum pour accueillir, mais ensuite, l’habitude nous refroidit un peu le cœur et on oublie. On pense à ces femmes, ces enfants qui avec le temps, sans travail, séparés de leurs maris, seront recherchés par les « vautours » de la société. Protégeons-les, je vous en prie.
(Le pape a ensuite salué plusieurs groupes présents sur la place)
© Traduction de Zenit, Anita Bourdin