Les prêtres et diacres de l’Église orthodoxe russe demandent d’arrêter « la guerre fratricide en Ukraine » : ils ont publié une lettre ouverte avec « un appel à la réconciliation et à un cessez-le-feu immédiat », mardi 1er mars 2022.
Il est significatif que Vatican News reprenne le message fort de cette lettre qui a été signée au moment de la publication par 26 prêtres et diacres et qui est signée actuellement par 263 personnes.
« Nous déplorons l’épreuve à laquelle nos frères et sœurs d’Ukraine ont été soumis de manière imméritée », écrivent les signataires de la lettre. Ils rappellent « que la vie de chaque personne est un don inestimable et unique de Dieu » et ils souhaitent « le retour de tous les soldats – russes et ukrainiens – dans leurs foyers et leurs familles sains et saufs ».
Les prêtres et diacres s’inquiètent pour l’avenir des jeunes divisées par cette guerre : « Nous pensons amèrement au fossé que nos enfants et petits-enfants en Russie et en Ukraine devront combler pour recommencer à être amis, à se respecter et à s’aimer. »
Ils disent respecter « la liberté de l’homme donnée par Dieu » et pensent « que le peuple ukrainien devrait faire son choix par lui-même, non sous la menace d’une arme, sans pression de l’Occident ou de l’Orient ».
Les prêtres et diacres orthodoxes soulignent qu’ « aucun appel non violent à la paix et à la fin de la guerre ne doit être réprimé par la force et considéré comme une violation de la loi », rappelant « le commandement divin » : « Heureux les artisans de la paix. »
Ils lancent un appel au dialogue, « car il n’y a pas d’autre alternative à la violence » : « Seule la capacité d’écouter l’autre peut permettre d’espérer une sortie de l’abîme dans lequel nos pays ont été précipités en quelques jours. »
La lettre est parue après le dimanche du Jugement dernier célébré le 27 février par l’Église orthodoxe et avant le dimanche du Pardon (6 mars).
« Le Jugement Dernier attend chaque personne, rappellent les prêtres et les diacres. Aucune autorité terrestre, aucun médecin, aucun garde ne nous protégera de ce Jugement. Soucieux du salut de toute personne qui se considère comme un enfant de l’Église orthodoxe russe, nous ne voulons pas qu’il comparaisse à ce Jugement, portant le lourd fardeau des malédictions des mères. »
À quelques jours du dimanche du Pardon, les prêtres et diacres rappellent que « les portes du paradis sont ouvertes à quiconque, même à un pécheur grave, s’il demande pardon à ceux qu’il a humiliés, insultés, méprisés, ou à ceux qui ont été tués de ses mains ou par son ordre ».
En concluant leur lettre, les pasteurs de l’Église orthodoxe demandent à tous ceux dont dépend la fin de la guerre en Ukraine de donner la possibilité à tout le monde d’« entrer dans le Grand Carême dans un esprit de foi, d’espérance et d’amour » : « Arrêtez la guerre. »
