Décrets du 18 fév. 2022 © Causesanti.va

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Causes des saints: les « vertus héroïques » de 4 baptisés

Dont le cardinal des jeunes

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Le pape François a autorisé la Congrégation pour les causes des saints à promulguer 5 décrets concernant un miracle et les « vertus héroïques de 5 baptisés, le 18 février 2022? après l’audience accordée au cardinal préfet de ce diucastère, Marcello Semeraro.

Il s’agit d’abord du miracle attribué à la prière d’une religieuse italienne, la « vénérable servante de Dieu » Maria Costanza Panas, dont nous avons rapporté le récit le 18 février.

Le dicastère reconnaît aussi les « vertus héroïques »:

1) du cardinal argentin Edoardo Francesco Pironio, (1920-1998), génial inventeur, avec Jean-Paul II des Journées mondiale de la jeunesse;

2) d’un  religieux carme italien Immacolato Brienza (1922-1989);

3) d’une religieuse brésilienne Benigna Vittima di Gesù Santos, de la Congrégation des Sœurs Auxiliatrices de Notre-Dame de Pitié (1907-1981);

4) d’une religieuse espagnole et Giovanna Méndez Romero, de la Congrégation des Sœurs Ouvrières du Cœur de Jésus (1937-1990).

Voici les biographies de ces autre dernier, publiées par la Congrégation pour les causes des saints

Le cardinal Pironio et les jeunes

Parmi ces témoins de sainteté, le cardinal Pironio, un Argentin né le 3 décembre 1920 à Nueve de Julio, dans une famille d’émigrés italiens, et décédé à Rome le 5 février 1998. Homme aux grandes qualités humaines et à la spiritualité profonde, c’est sa mère qui lui a transmis – par son exemple de prière – une foi solide, qui a ensuite été renforcée par l’étude, la lecture et la méditation. Sa personnalité était caractérisée par l’espoir et la joie, liés à la spiritualité mariale du Magnificat. Pasteur paternel, doux, accueillant, ferme mais compréhensif, il accordait de l’importance aux relations personnelles au travail. Pour lui, les relations humaines étaient primordiales : nouer des amitiés et faire grandir les autres au fil des rencontres. Il avait un amour particulier pour la pauvreté, à tel point qu’il vivait détaché des biens matériels et des richesses, exerçant toujours la vertu d’humilité. Ses qualités de médiateur, fruit de la confiance en la Providence et d’une vie marquée par l’imitation du Christ, se sont révélées précieuses lors des travaux de la Conférence générale de l’épiscopat latino-américain à Medellin, en 1968.

Ordonné prêtre le 5 décembre 1943, il a occupé diverses fonctions dans son pays et, en 1962, il a participé en tant qu’observateur à la session inaugurale du concile Vatican II, tandis que l’année suivante, il a été nommé parmi les experts. Ordonné évêque le 31 mai 1964, il a exercé son ministère dans plusieurs diocèses. Il était à la tête du diocèse de Mar del Plata lorsqu’en 1974, Paul VI l’a invité à prêcher les Exercices spirituels à la Curie romaine, où il a ensuite reçu diverses nominations. Le même Pape le créa cardinal le 24 mai 1976. Jean-Paul II l’a confirmé comme Préfet du Dicastère pour les Religieux, particulièrement engagé à encourager et à soutenir le renouveau conciliaire des religieux. Dès 1984, en tant que président du Conseil pontifical pour les laïcs, il choisit trois priorités : la formation, la communion et la participation. Il s’est engagé, au diapason du Pape Jean-Paul II, dans la promotion et le discernement des nouveaux mouvements ecclésiaux, mais son cœur était avant tout tourné vers les jeunes. Son nom est lié aux Journées Mondiales de la Jeunesse, dont il a contribué au lancement, au début des années 1980. La fin de sa vie fut marquée par la maladie, où il assuma avec une espérance confiante le poids de ses souffrances de plus en plus aiguës, les offrant, comme il l’écrivait, «pour l’Église, les prêtres, la vie consacrée, les laïcs, le Pape, la rédemption du monde».

Immacolato Brienza, pour la sanctification des prêtres

Immacolato Giuseppe de Jésus, né Aldo Brienza, n’avait que 16 ans lorsqu’on lui a diagnostiqué une ostéomyélite déformante des membres, qui l’a contraint à rester alité jusqu’à sa mort. Né le 15 août 1922 à Campobasso, dans le Sud de l’Italie, il est entré dans l’Ordre séculier du Carmel alors qu’il était déjà malade, s’offrant comme victime pour la sanctification des prêtres. Ressentant fortement la vocation carmélitaine, avec un privilège spécial, le Saint-Siège lui a alors accordé de faire sa profession solennelle dans l’Ordre des Carmes Déchaussés. Vivant avec sa famille, il recevait constamment la visite de ses frères et des fidèles, qui étaient nombreux à lui demander des conseils spirituels. Un apostolat extraordinaire, réalisé totalement depuis son lit, dans la prière et dans l’offrande constante de ses souffrances à Dieu. Sa devise spirituelle était: « Travailler, c’est bien, prier, c’est encore mieux, mais souffrir en union avec Jésus, c’est tout ». Il est décédé le 13 avril 1989, à l’âge de 67 ans. La prière était sa force. Il a vécu une spiritualité eucharistique et mariale, soutenue par l’expérience des saints, en particulier de ceux du Carmel. Il connut aussi des phases d’aridité, mais resta toujours abandonné à Dieu, surtout dans les épreuves les plus difficiles, et soutint les missions de l’Église et du Carmel avec l’argent qu’il recevait de sa famille.

Maria Concetta Santos, beaucoup d’humour

Charité et force d’âme sont les traits de la personnalité de Benigna Vittima de Jésus, née Maria Concetta Santos le 16 août 1907 à Diamantina, au Brésil. C’est surtout sa mère, d’origine métisse, qui lui a donné une solide éducation de la foi. Elle entre dans la Congrégation des Sœurs Auxiliatrices de Notre-Dame de Pitié, et se destine à divers services, se consacrant aux pauvres et aux malades. Au cours de sa vie, elle a longtemps été victime de discrimination en raison de préjugés raciaux, même de la part de certaines de ses consœurs, également liés à son apparence physique et à diverses maladies, notamment l’obésité et les troubles hormonaux qui lui ont causé beaucoup de souffrances. Elle cachait ses peines par son sens particulier de l’humour et de l’autodérision, et puisait dans la grâce la force de surmonter les difficultés et de continuer à se donner aux autres en faisant le bien. Elle est décédée le 16 octobre 1981, laissant un souvenir toujours vivant parmi les fidèles, et une réputation de sainteté restée constante au fil du temps.

Juanita écrit aux missionnaires

Née le 9 janvier 1937 à Villanueva de Córdoba, en Espagne, Juana Méndez Romero, dite Juanita, a suivi les traces de deux sœurs en entrant dans la Congrégation des Sœurs Ouvrières du Cœur de Jésus avec une permission spéciale : à l’âge de 13 ans, elle avait contracté le typhus, ce qui lui avait causé une paralysie totale et elle ne pouvait bouger que la tête et les mains. Malgré son immobilité, elle se consacre à de petits travaux de couture, passe beaucoup de temps en prière, en lecture spirituelle et en petits actes de mortification. Au sein de la communauté, elle n’a pas laissé sa condition d’immobilité lui peser, et a donné l’exemple d’un grand amour pour le Christ crucifié.

Elle entretenait une correspondance avec de nombreux missionnaires et était également catéchiste pour des groupes se préparant à la première communion. Elle a accepté l’infirmité et ses conséquences physiques et morales, en en faisant une occasion de donner à ses frères et sœurs et de louer Dieu. Elle a affronté toute sa vie avec sérénité, surtout les dernières années. Elle faisait tout son possible pour répondre aux besoins matériels et spirituels de ceux qui venaient lui demander réconfort et conseil. Le corps déformé et meurtri par la maladie, elle est décédée le 5 avril 1990.

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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