Card. Ladaria Ferrer, Doctrine de la foi © Vatican Media

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« Fidem servare », pour une meilleure séparation des pouvoirs doctrinal et disciplinaire

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Promouvoir la justice et l’évangélisation

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Le pape François institue deux sections distinctes, l’une doctrinale et l’autre disciplinaire, au sein de la Congrégation romaine pour la doctrine de la foi, avec deux responsables distincts: il sépare ainsi plus clairement les deux pouvoirs, par le motu proprio “Fidem servare”, publié par le Saint-Siège en italien, ce lundi 14 février 2022, et en date du 11 février.

La « modification de la structure interne » de la Congrégation, prévoit que chacune des deux sections soit supervisée par deux « secrétaires » distincts – numéros deux – sous l’autorité du cardinal préfet, actuellement, le jésuite espagnol Luis Ladaria Ferrer, âgé de 77 ans: il pourrait avoir prochainement un successeur. Le nom qui circule est celui de Mgr Charles Scicluna, sous-secrétaire adjoint et qui accueillera le pape à Malte, en tant qu’archevêque de La Valette, les 2 et 3 avril.

Le pape explique qu’il institue ces deux sections « doctrinale et disciplinaire, chacune coordonnée par un secrétaire qui assiste le préfet dans le domaine spécifique de sa compétence, avec la collaboration du sous-secrétaire et des chefs de bureau respectifs ».
Cette publication anticipe sur celle de la nouvelle « constitution apostolique » – Praedicate Evangelium – en chantier depuis plus de 8 ans.
Séparation des pouvoirs
Comme l’indique le titre « Fidem servare » la réforme vise, explique Radio Vatican, à « donner sa juste importance à la section doctrinale et à son rôle fondamental de promotion de la foi, sans diminuer toutefois l’activité disciplinaire alors que, pendant des décennies, beaucoup d’efforts et de ressources humaines ont été employés à l’examen des cas d’abus sexuels: de cette façon, chaque section, avec son secrétaire propre, aura plus de force et d’autonomie ».

Radio Vatican traduit en effet « Fidem servare », par « protéger la foi »: c’est « la tâche principale, ainsi que le critère ultime à suivre dans la vie de l’Église », explique le pape.

La Doctrine de la foi a aussi reçu des compétences disciplinaires notamment sous Jean-Paul II, à la demande du cardinal Joseph Ratzinger, et son travail s’est accru avec la révélation des cas de pédocriminalité dans le monde.

 

La section disciplinaire, pour plus de justice

La section disciplinaire prend en charge les crimes réservés à cette Congrégation et gérés en son sein par le Tribunal apostolique suprême.

Cette section vise plus de justice: elle a pour tâche « de préparer et d’élaborer les procédures prévues par les normes canoniques afin que la Congrégation, dans ses différentes instances (préfet, secrétaire, promoteur de justice, congrès, session ordinaire, collège pour l’examen des recours en matière de delicta graviora), puisse promouvoir une administration correcte de la justice ».

Ce qui implique aussi une mission de formation auprès des évêques et des juristes: elle « promeut des initiatives de formation appropriées » en vue de « favoriser une compréhension et une application correctes des normes canoniques relatives à sa sphère de compétence ».

 

La section doctrinale, en vue de l’évangélisation

Le pape insiste, comme l’indique le titre « Fidem servare » sur le fait que la section doctrinale « s’occupe des matières qui ont trait à la promotion et la protection de la doctrine de la foi et de la morale ».

Cela implique, en vue de l’annonce de l’Evangile, une promotion « des études visant à faire croître l’intelligence et la transmission de la foi au service de l’évangélisation, afin que sa lumière soit le critère permettant de comprendre la signification de l’existence, surtout face aux questions posées face au progrès des sciences et du développement de la société ».

Toujours au service de la foi, la congrégation a pour mission d’examiner les documents qui doivent être publiés par les autres dicastères et les écrits et opinions qui « semblent problématiques pour la foi correcte, en encourageant le  dialogue avec leurs auteurs et en proposant les remèdes appropriés ».

Pour ce qui est des catholiques venus de l’anglicanisme, cette section est chargée d’étudier les questions relatives aux ordinariats personnels des anciens anglicans.

Enfin, elle compte aussi le « Bureau des mariages », qui s’occupe du « privilegium fidei » – privilège de la foi – et examine les cas de dissolution des mariages entre deux non-baptisés ou entre un baptisé et un non-baptisé.

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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