« Que les saints Cyrille et Méthode, témoins d’une chrétienté encore unie et enflammée par l’ardeur de l’annonce, nous aident à poursuivre le chemin en cultivant la communion fraternelle entre nous au nom de Jésus »: c’est le tweet du pape François, ce lundi 14 février, pour la mémoire liturgique des deux saints frères de Thessalonique, co-saints patrons de l’Europe.
Apôtres des slaves
Cyrille, aussi appelé Constantin le Philosophe, né vers 827 ou 828 à Thessalonique et décédé le 14 février 869 à Rome, et son frère Méthode, évêque de Sirmium né entre 815 et 820 à Thessalonique et décédé le 6 avril 885 en Grande Moravie (à Velehrad), sont connus comme « les Apôtres des Slaves »: ils ont apporté l’Evangile aux peuples slaves de l’Europe centrale.
L’aîné est Méthode (Michel) et naît en 825 à Thessalonique, où en 827 naît Cyrille (Constantin). Le premier se distingue vite comme un administrateur et reçoit la charge d’archonte d’une province de l’empire byzantin. Le second bénéficie d’une instruction raffinée à Constantinople – grammaire, rhétorique, astronomie et musique – qui devrait faire de lui un haut dignitaire impérial.
L’appel de la Mer d’Azov
Autour de ses 35 ans, l’empereur Michel III pense à Cyrille lorsque les Chazari de la Mer d’Azov demandent l’envoi d’un lettré qui sache discuter avec les juifs et les sarrasins. Les deux frères s’unissent pour lancer la première de nombreuses missions.
Deux ans après, en 863, c’est le tour de la Grande Moldavie. Le but de la mission est celui de contrarier l’influence allemande grâce à deux missionnaires qui connaissent le slavon.
Mais Cyrille et Méthode vont au-delà. Probablement s’étant rendu compte de la difficulté de communiquer les Saintes Ecritures dans les langues officielles, le latin et le grec, les deux frères inventent un nouvel alphabet, le «glagolitique», universellement connu comme «cyrillique»: 40 caractères dérivés en grande partie du cursif grec médiéval.
Une oeuvre extraordinaire
Après cette oeuvre inédite, que le Pape les appelle à Rome, se rend en procession à leur rencontre, reçoit Cyrille et Méthode. Les grandes fatigues auxquelles ils se soumettent, minent la santé du plus jeune. Le 14 février 869 Cyrille devenu moine, tombe malade et meurt à Rome, où sa tombe est un lieu de pèlerinage, en la basilique Saint-Clément.
Méthode est consacré évêque et continue la mission de toujours, en venant à bout des hostilités et des incompréhensions, et en instruisant des disciples dans la traduction des textes sacrés. Il s’éteint en 885 et est inhumé dans la cathédrale de Velehrad, aujourd’hui en République Tchèque.
Saints patrons de l’Europe
Au IXe siècle, le pape Adrien II, en approuvant la mission des deux frères de Thessalonique dans la Grande Moravie, accepta l’usage de la langue slave dans la liturgie et fit déposer symboliquement les livres slaves sur l’autel de Sainte-Marie-Majeure.
Saint Jean-Paul II les a déclarés co-patrons de l’Europe, avec saint Benoît, par sa Lettre apostolique Egregiae virtutis.
Cette Lettre a été publiée le 31 décembre 1980 à l’occasion du centenaire de l’encyclique Grande munus (1880), par laquelle le pape Léon XIII rappelle à toute l’Église les figures et l’activité apostolique des saints Cyrille et Méthode et, à cette occasion, il avait introduit leur fête liturgique dans le calendrier de l’Église catholique.
Cyrille et Méthode sont célébrés le 24 mai dans les Balkans, date qui marque aussi la fête de l’alphabet cyrillique.