Le Saint-Siège « salue et continue de soutenir les efforts » qui répondent à l’appel du secrétaire général de l’ONU « d’élaborer une déclaration politique dans laquelle les États s’engagent à éviter l’utilisation d’armes explosives à large rayon d’action dans les zones peuplées », a déclaré Mgr Gabriele Caccia, observateur permanent du Saint-Siège aux Nations Unies à New York.
Il est intervenu, en anglais, pendant le débat du Conseil de sécurité sur La protection des civils dans les conflits armés : guerres dans les villes – protection des civils en milieu urbain, le 25 janvier 2022, à New York.
Mgr Caccia a souligné que « les États ont la responsabilité première de protéger les civils contre les effets des explosifs » : « chacun est tenu de respecter les limites imposées par le droit international humanitaire, protégeant les personnes et les structures civiles sans défense ».
L’archevêque a rappelé que « depuis la Seconde Guerre mondiale, la grande majorité des victimes civiles résultent désormais de conflits internes plutôt qu’internationaux ». Alors que le Protocole II aux Conventions de Genève étend la protection des civils dans ces conflits, « une telle protection s’est avérée insuffisante face à ce que le pape François appelle ‘une autre guerre mondiale… menée par morceaux’ ».
Des dizaines de millions de personnes « souffrent … chaque année des conséquences des conflits armés dans les villes », a-t-il noté rappelant que le secrétaire général de l’ONU « a en outre signalé que les civils représentent près de 90 % des personnes tuées et blessées par des armes explosives en milieu urbain ». Ces statistiques, a-t-il dit, « démontrent que dans les zones densément peuplées, il est très difficile de faire la distinction entre combattants et non-combattants, ce qui remet en question la légitimité de l’utilisation d’explosifs dans de telles situations ».
Mgr Caccia a également souligné qu’ « au-delà des pertes humaines », l’utilisation d’armes explosives dans les zones peuplées « cause des dommages importants et durables ». « La guerre urbaine peut dévaster des infrastructures civiles essentielles », a-t-il noté.
« Des restes explosifs » contaminent aussi les centres urbains, « compliquant le retour des personnes déplacées, entravant les efforts de reconstruction et inhibant le développement humain intégral longtemps après le règlement d’un conflit ».
Mgr Caccia a rappelé que la résolution 2573 (2021) du Conseil de sécurité « exige que les parties au conflit s’abstiennent d’attaquer des objets essentiels à la survie des populations civiles » et exprime « sa profonde préoccupation » face à « l’établissement de positions militaires dans des zones densément peuplées », « qui traite les non-combattants comme des pions de guerre, plutôt que comme une classe à qui la protection est due ».