Tribunal du Vatican © Vatican Media

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Procès au Vatican/immeuble de Londres: 4 nouvelles mises en examen

Prochaine audience le 18 février 2022

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Le président du tribunal, Giuseppe Pignatone, a signé une demande d’inculpation pour 4 accusés dont les positions avaient été supprimées en octobre 2021, indique Radio Vatican (Salvatore Cernuzio). Et la défense déplore que du matériel soit comme encore absent des actes déposés par le Promoteur de Justice (procureur).

Lors de l’audience de mardi, 25 janvier 2022, le juge Pignatone a donc reporté le procès à 9h30 le 18 février. Pendant ce temps « seront examinées les exceptions préliminaires sur lesquelles la Cour doit statuer ».

Sixième audience, 4 mises en examen

La sixième audience du procès au Vatican sur les crimes présumés commis avec des fonds du Saint-Siège, a commencé dans la salle polyvalente des Musées du Vatican avec deux heures et quart de retard.

Une audience que le président du tribunal du Vatican, Giuseppe Pignatone, avait définie, lors de la dernière séance du 14 décembre 2021, « de simple transition » pour établir l’inculpation ou le classement sans suite de quatre suspects qui n’avaient pas été interrogés lors de l’étape préliminaire.

L’audience du 25 janvier a duré environ 40 minutes, du fait, a indiqué le juge Pignatone, de la signature d’une nouvelle demande d’assignation à comparaître par le Promoteur de Justice pour les cas restés en suspens.

Il s’agit de quatre personnalités italiennes: le financier Raffaele Mincione, l’ancien fonctionnaire de la Secrétairerie d’État, Fabrizio Tirabassi, l’avocat Nicola Squillace, Mgr Mauro Carlino, alors secrétaire du cardinal Becciu.

Le cardinal Becciu reste pour sa part mis en examen pour subornation – une tentative présumée de faire retirer au témoin, Mgr Alberto Perlasca, ce qu’il avait été déclaré aux magistrats -, et pour détournement de fonds – le paiement présumé de  sommes prélevées sur des fonds de la Secrétairerie d’État à la coopérative d’Ozieri, en Sardaigne, représentée légalement par son frère -.

L’acte d’accusation de détournement de fonds de l’ancien directeur de l’Autorité d’information financière (AIF) du Vatican, Tommaso Di Ruzza, est classé sans suite, mais d’autres crimes lui sont reprochés.

Jusqu’ici, les personnes mises en examen avaient demandé plus d’informations et la possibilité d’être interrogées, mais, selon le promoteur de justice adjoint, Alessandro Diddi, jusqu’en décembre, un seul d’entre eux avait répondu à la convocation. Entre-temps, le bureau du promoteur a procédé à une enquête et a déposé « sept dossiers » avec de nouvelles enquêtes.

Le juge Pignatone a expliqué qu’il avait « simplement » signé le décret de citation à comparaître, avec une dizaine de pages de motivations.

Les objections des défenseurs

L’avocat du cardinal Angelo Becciu, Me Fabio Viglione, est a renouvelé la demande de nullité « radicale et absolue » de l’acte d’accusation, faute de pièces demandées par la défense, ce qui était déjà dénoncé depuis le début du procès, le 27 juillet, rapporte la même source.

« Nous sommes arrivés en janvier, a dit l’avocat, avec encore un dépôt de documents omis et des documents électroniques ». Il s’agirait d’une « très grande partie manquant encore » dans le disque dur déposé par le parquet le 23 décembre dernier.

Selon un consultant technique de confiance de la défense, Luca Governatori, sur la totalité des 255 supports informatiques saisis, 239 n’auraient pas été délivrés en copies. Sur les 16 appareils, aucun document « ne peut être qualifié de copie légale ». Et les données examinées seraient le résultat d’une exploration « sélective et partielle » avec l’utilisation de mots-clés.

La principale lacune concernerait cependant les interrogatoires de Mgr Alberto Perlasca, alors chef du bureau administratif de la première section de la Secrétairerie d’État: sur les 31 appareils informatiques – téléphones portables, tablettes, PC, les clés USB, courrier électronique – la défense a évoqué le contenu d’e-mails et des conversations sur Whatsapp sur un IPhone 7.

L’avocate Maria Concetta Marzo, également défenseur du cardinal Becciu, a justifié l’absence de son client, jusqu’ici présent à chaque séance, par le fait qu’ « il ne voulait pas écouter les aspects désagréables qui ressortaient de la lecture des dialogues avec Perlasca »: un interrogatoire du 23 novembre 2020, dans lequel il y a de lourdes accusations contre le cardinal. Un interrogatoire « faussé », selon l’avocat, car les promoteurs poseraient à Alberto Perlasca une série de questions, avec insistance et dans un langage très fort, qui reprendraient des imitations du cardinal sarde par l’humoriste italien Maurizio Crozza qui a sapé la réputation du Becciu. L’avocate a invoqué la violation de l’article 246 du Code pénal. De plus, ces passages n’ont pas été rapportés dans le procès-verbal, ni les réponses de Perlasca : « Il y a des preuves qui ne sont pas rapportées », a déclaré Me Marzo.

Une autre violation est évoquée lors d’un interrogatoire du 15 mars 2021, au cours duquel, à propos de rançons après l’enlèvement de missionnaires catholiques, des « blagues » ont été faites sur les origines du cardinal Becciu, de Barbagia, en Sardaigne, tristement connue pour les enlèvements en vue de rançons. L’avocat a alors plaidé la nullité des deux interrogatoires.

L’avocat du financier Enrico Crasso, Me Luigi Panella, qui pour sa part a plaidé de nouveau « la nullité radicale de la procédure d’assignation » et il s’est plaint de la mise en cause de Mgr Perlasca, le 29 avril 2020, pour une réunion présumée de fin 2018 entre Crasso, Tirabassi et Torzi, à Milan. Selon l’avocat, la rencontre « n’a jamais eu lieu »: certaines conversations attesteraient que Crasso était à Lugano. « Je ne sais pas », a répondu Perlasca qui s’est rétracté devant l’insistance des promoteurs, en déclarant « douter de la transparence des relations entre Crasso et Tirabassi ».

La réponse du procureur adjoint

Dans sa réponse, Alessandro Diddi a déclaré : « Je m’abstiens de répondre aux jugements sur mon travail. Nous sommes confiants du travail accompli, nous avons hâte de démarrer le procès. » Du point de vue technique, il a ajouté: « Je ne comprends pas ce qui n’a pas été donné », vu que des copies des moyens électroniques ont été faites par la police judiciaire.

Sur ce point, la Cour a fixé un nouveau délai, le 31 janvier, pour permettre de vérifier quels documents seraient manquants et, le cas échéant, de les déposer à la Chancellerie.

Sur la question des procès-verbaux, Alessandro Diddi a souligné que dans les quelque 1 200 pages écrites « nous avons essayé de représenter tout ce qui a été déclaré, sans laisser de trace des choses qui pourraient nuire à la réputation des suspects »: « Nous avons essayé de protéger sa moralité », ce que, selon l’avocat, ses défenseurs auraient dû faire aussi en ne signalant pas certaines condamnations et circonstances.

Quant à la rencontre présumée à Milan, Diddi a déclaré : « Nous pensons que la rencontre a eu lieu et nous allons essayer de le prouver sur la base de circonstances de lieu et de temps reconstituées par la police judiciaire. Si ce n’est pas vrai, nous en prendrons note. »

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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