Mgr Michel Aupetit © capture de Zenit / Diocèse de Paris

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«J’ai été victime d’une cabale», confie Mgr Aupetit au « Parisien »

« J’ai prié pour ceux qui me veulent du mal »

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« J’ai été victime d’une cabale », confie Mgr Michel Aupetit, archevêque émérite de Paris, dans Le Parisien, du 13 décembre 2021, dans une interview réalisée par Christel Brigaudeau, Robin Korda, et Marie-Christine Tabet.

« Paris Match » a publié, le 8 décembre des photos de vous en compagnie d’une éminente théologienne belge, Laetitia Calmeyn, professeure au collège des Bernardins et vierge consacrée. Vivez-vous une histoire d’amour ? », demande directement Le Parisien auquel l’archevêque répond tout aussi directement: « Non. Cela n’a rien à voir avec une relation d’amour ou une relation sexuelle. C’est une amitié. Sur le plan personnel, spirituel, nous sommes sur la même longueur d’âme. C’est une belle personne, bien plus intelligente que moi, qui m’aide beaucoup pour réfléchir. Laetitia Calmeyn est d’une grande délicatesse. Je trouve ignoble qu’on la salisse. »

Pour sa part, Laetitia Calmeyn venait de répondre à Céline Hoyau dans La Croix à propos des insinuations de l’article cité.

A propos d’une promenade à Meudon, il précise: « Je connais bien cette forêt car j’habitais à côté lorsque j’étais enfant. J’ai décidé d’aller y marcher pour me ressourcer. Laetitia m’a envoyé un SMS pour me dire qu’elle venait de terminer un cours aux Bernardins. Je lui ai répondu : « Vous pouvez me rejoindre si vous voulez. Prenez le métro et je vous attends au bout de la ligne. » Je l’ai récupérée, on a trouvé un petit bistrot pour déjeuner puis nous sommes allés marcher en forêt. Quelle affaire ! Si vous ne pouvez plus manger avec une amie sans qu’un paparazzi vous photographie, dans quel monde vit-on ? »

Il annonce des poursuites: « Mon avocat, Me Jean Reinhart, rédige actuellement une plainte pour diffamation. Je ne peux pas accepter que mon silence soit interprété comme un aveu de culpabilité. »

A propos d’un e-mail « équivoque », de 2021, entre une femme et celui qui était alors vicaire général, Mgr Aupetit affronte aussi la question et il rappelle sa formation initiale: « Il ne s’agissait pas de Laetitia Calmeyn, je ne la connaissais pas encore. C’était une personne qui, comme il arrive souvent quand on est prêtre ou médecin, s’attache parce qu’elle souffre de solitude. Elle m’écrivait tous les jours. J’ai répondu à un courrier et ma secrétaire a pu le lire, puisqu’on partageait la même boîte mail. Il n’y a pas eu de liaison. Une fois, cette personne a eu mal au dos. Je lui ai fait un massage pour la soulager. Je rappelle que je suis médecin. »

Pas de mensonge au pape, souligne encore l’archevêque: « Non, je n’ai pas menti au pape. Il était parfaitement au courant. Il y a quelques années, j’avais rapporté cela à ma hiérarchie. Il n’y a vraiment rien de nouveau dans cette affaire. Mais son étalage pouvait mettre en difficulté celui qui gouverne le diocèse. »

Pour ce qui est des paroles du pape François dans l’avion d’Athènes à Rome le 6 décembre, Mgr Aupetit répond: « Je crois qu’il a un peu mélangé les éléments de l’histoire. Ma pauvre secrétaire n’a rien à vois avec tout cela. Je connais bien son mari et sa famille. J’ai baptisé ses petits-enfants. »

Il ajouté à propos de sa démission: « S’il me l’avait demandé, j’aurais traversé la tempête. J’en étais capable. J’imagine qu’il a jugé que la situation pouvait fragiliser le diocèse. »

Mais sa démission l’a laissé dans la paix: « A la lecture de l’article paru dans « Le Point », j’étais bouleversé. Depuis que j’ai remis ma démission, je suis dans la paix. »

Et à la question: « Avez-vous le sentiment d’être victime d’une cabale ? », Il répond: « Oui ». Pressé de préciser il ajoute: « On m’a désigné des gens, des réseaux qui m’en voulaient et qui ont agi. Mais je n’en ai aucune preuve. J’ai prié Dieu de ne pas mettre de l’amertume dans mon cœur et j’ai prié pour ceux qui me veulent du mal. Si j’entre dans le règlement de comptes, je ne suis plus dans l’Evangile. »

Pour ce qui est de son gouvernement, il ajoute: « Je ne prends aucune décision seul. Que ce soit sur le remplacement du directeur du lycée Saint-Jean de Passy, sur la fermeture du Centre pastoral Saint-Merry, j’ai toujours agi en concertation avec mes conseils. Mais c’est moi, en tant qu’évêque, qui dois assumer, quitte à subir des rancoeurs.

Quant à la démission de deux vicaires généraux, il répond: « Vicaire général est un poste difficile, je l’ai été pendant sept ans. Il faut beaucoup d’abnégation car on est au service de tous sans être nulle part. Il est beaucoup plus gratifiant d’être prêtre sur une paroisse. On ne s’est pas disputés mais le Covid nous a séparés. On se voyait moins souvent, il y avait moins de connivence et de complicité.

Il dit avoir été réconforté par les courriers reçus: « J’ai reçu des centaines de lettres de mes frères évêques, de prêtres, de diacres, de simples fidèles, qui me disent leur affection. Ça m’a rasséréné. Je ne suis pas si détesté que cela. »

Il redit son attachement à la règle de l’Eglise latine qui ne choisit ses prêtres – comme l’exprimait un jour le cardinal Jean-Marie-Aron Lustiger que parmi des hommes chez qui on a discerné qu’ils ont reçu un charisme confirmé de célibat -: « Lorsque je me lève le matin, je prie l’’Esprit Saint. Je confie chaque jour ma vie au Seigneur, ce qui est le sens du célibat. (…) Quand j’ai entendu l’appel de Dieu, c’était à la fois une joie incroyable et une angoisse terrible. Je suis tombé à genoux dans ma salle à manger et j’ai dit : « Que ta volonté soit faite. » C’est une joie qui ne m’a jamais quitté depuis. Je savais que cela ne serait pas simple. La preuve… »

 

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Rédaction

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