La présidence de la Conférence des évêques de France sera reçue par le pape François lundi prochain, 13 décembre 2021 : l’occasion d’informer le pape directement sur la situation du diocèse de Paris et sur le rapport de la Ciase.
La présidence de la CEF – les deux vice-présidents, Mgr Dominique Blanchet (Créteil) et Mgr Olivier Leborgne (Arras), le président, Mgr Éric de Moulins-Beaufort (Reims), et le p. Hugues de Woillemont, secrétaire général – se rend à Rome les 12 et 13 décembre dans le cadre de ses visites annuelles, mais elle rencontrera aussi à la presse qui attend une mise au point sur les derniers développements à Paris et à propos de la Ciase.
Dans l’avion d’Athènes à Rome, lundi dernier, 6 décembre, le pape François a confié aux journalistes ses hésitations sur le rapport Sauvé, et sur la situation dans le diocèse de Paris.
Le pape a en effet confié qu’il ne savait pas ce qu’avait « fait » Mgr Aupetit, se hasardant à nommer la « secrétaire », mais ce mot a ensuite été effacé de la transcription de l’audio de la conférence de presse : un silence qui trahit l’embarras de Rome devant l’évidence que le pape était mal informé. La secrétaire de l’archevêque n’était pas en cause.
Quant à la précaution du pape sur « l’interprétation » du Rapport Sauvé, des observateurs à Rome estiment que le pape a été renseigné sur la réaction de membres de l’Académie catholique, qui mettent notamment en cause les chiffres. Leur scepticisme a entraîné la démission de plusieurs membres.
Et le pape a reporté l’audience prévue le 9 décembre, pour des questions « d’agenda » après le voyage à Chypre et en Grèce.
D’autres sources font plutôt observer que la discussion sur l’estimation du nombre des victimes serait une réponse d’évitement pour pallier la sidération devant les faits: des prédateurs ont abusé d’enfants au sein de l’Eglise catholique en France entre 1950 et 2020.