« Nous entendons en ce moment l’écho de la présence millénaire des maronites sur cette île », a déclaré le cardinal Béchara Boutros Raï, patriarche d’Antioche des Maronites, en accueillant le pape François dans la cathédrale maronite de Notre-Dame-des-Grâces, dans l’après-midi de ce jeudi 2 décembre.
Le cardinal Béchara Boutros Raï, O.M.M., patriarche d’Antioche des Maronites, a adressé des paroles de bienvenue au pape François lors de la rencontre avec les prêtres, les religieux et religieuses, diacres et catéchistes, avec les associations et mouvements ecclésiaux de Chypre, dans la cathédrale maronite de Notre-Dame-des-Grâces de Nicosie, le jeudi 2 décembre 2021.
Si les chrétiens maronites ne sont plus qu’un petit nombre aujourd’hui à Chypre – plus de 10 fois moins qu’au treizième siècle – a souligné le cardinal, ils entretiennent « d’excellentes relations » avec les différentes communautés chrétiennes présentes sur l’île, ainsi qu’avec toutes les autorités civiles du pays.
Voici notre traduction des paroles prononcées en italien par le cardinal Béchara Boutros Raï.
Salutations du cardinal Béchara Boutros Raï
Très Saint Père,
La cathédrale « Notre Dame des Grâces » de l’éparchie maronite de Chypre est honorée d’accueillir Votre Sainteté et d’héberger Votre rencontre avec les hommes et femmes consacrés de l’Eglise catholique sur cette île bien-aimée.
J’ai également l’honneur de vous souhaiter filialement et chaleureusement la bienvenue, au nom de l’éparchie, de Son Excellence Mgr Selim Sfeir, des clercs et des fidèles, ainsi que de mes confrères évêques venus avec moi du Liban et qui représentent notre synode patriarcal, avec le supérieur général de l’Ordre libanais maronite (l’abbé Nemetallah Hachem) et la supérieure générale des religieuses antonines maronites (Mère Nazha Khoury). Sont également venus les responsables du Bureau de coordination de la pastorale des jeunes à la curie patriarcale, avec le père coordinateur (le révérend Raphaël Soghaib), une délégation de Caritas-Liban guidée par son président, le révérend Michle Abboud, et le Comité du patrimoine du siège patriarcal dans la Vallée Sainte.
Nous sommes tous ici avec les hommes et femmes consacrés pour écouter Vos paroles éclairantes, Saint-Père, et recevoir Votre bénédiction apostolique.
Nous entendons en ce moment l’écho de la présence millénaire des maronites sur cette île. La migration à partir du Liban a commencé au huitième siècle, bien avant l’arrivée des Croisés (1192). Dès 1121, le patriarche nomma un supérieur au couvent de Saint-Jean-Chrysostome (coutsovendi) où vivaient des religieux maronites. Au treizième siècle, il y avait 80.000 maronites, répartis dans 60 villages ; ce nombre descendit à 39 en 1508 sous l’Empire ottoman en raison de difficultés diverses. Le premier évêque maronite fut élu en 1310. Le supérieur général de l’Ordre libanais maronite y envoya deux religieux en 1735 pour fonder un couvent et une école.
Aujourd’hui, après les événements de 1974 et la division de l’île, le nombre des maronites est d’environ 7000 répartis sur dix paroisses.
Les maronites de Chypre entretiennent d’excellentes relations avec la communauté latine, la communauté arménienne et l’Eglise gréco-orthodoxe, en particulier avec son archevêque. Les relations sont également excellentes avec la présidence de la République, les ministres et les députés, ainsi qu’avec le Corps diplomatique.
Les différentes communautés de cette île accueillante chantent à l’unisson : « Oui, il est bon, il est doux pour des frères de vivre ensemble ! » (Ps 132, 1). Merci, Saint-Père !
© Traduction de Zenit, Hélène Ginabat