Soeur Antonia Piripitsi © Vatican Media

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Chypre : témoignage de sœur Antonia Piripitsi, franciscaine missionnaire du Sacré-Coeur

150 ans de présence et de témoignage au Moyen-Orient

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« En dépit des diverses difficultés et des dangers, les sœurs, assistées par les prêtres maronites, n’ont jamais cessé d’être présentes, pauvres parmi les gens pauvres, pour les soutenir spirituellement et moralement » : c’est en substance le témoignage qu’a donné sœur Antonia Piripitsi, franciscaine missionnaire du Sacré-Cœur, ce jeudi 2 décembre 2021, en présence du pape François à Chypre.

Sœur Antonia Piripitsi, franciscaine missionnaire du Sacré-Cœur, a donné un témoignage au cours de la rencontre du pape François avec les prêtres, religieux et religieuses, diacres et catéchistes, associations et mouvements catholiques de Chypre, dans la cathédrale maronite de Nicosie, Notre-Dame-des-Grâces.

Les sœurs franciscaines missionnaires du Sacré-Cœur fêteront un jubilé, en 2022, pour les 150 ans de leur présence et de leur mission au Moyen-Orient. Leur école Sainte-Marie, a-t-elle expliqué, est « un lieu de rencontre vraiment œcuménique », « où les élèves apprennent à se respecter mutuellement dans leurs différences, à s’aimer, à s’entraider, à dialoguer et à collaborer pour construire un avenir meilleur ».

La religieuse a déploré la situation de l’île où chrétiens et musulmans vivaient en paix avant l’annexion  du Nord en 1974 par la Turquie. mais, a-t-elle souligné, les pauvres continuent d’être servis.

Voici notre traduction du témoignage donné en grec par sœur Antonia Piripitsi.

HG

Témoignage de sœur Antonia Piripitsi

Saint-Père

Nous vous souhaitons chaleureusement la bienvenue sur cette île des saints Barnabé et Paul, et de tant d’autres saints et saintes qui ont contribué à l’évangélisation du peuple de Chypre.

Cette évangélisation a également été portée à travers de nombreux religieux et religieuses qui nous ont précédés et qui ont donné la priorité à l’éducation des enfants pauvres. Cette mission se poursuit encore de nos jours dans les écoles catholiques qui sont un moyen efficace de témoigner de l’amour de Dieu et d’inculquer les valeurs humaines, chrétiennes et religieuses.

Sainteté, les écoles catholiques de cette île, actuellement présentes et en pleine activité, ne sont qu’au nombre de trois : le Collège Terre Sainte, à Nicosie (fondé en 1646), appartenant aux frères franciscains mineurs, l’Ecole Sainte-Marie, à Limassol, qui célèbrera son centième anniversaire en 2023, appartenant aux sœurs franciscaines missionnaires du Sacré-Cœur, et l’école élémentaire de Saint-Maron, à Anthoupoli, fréquentée surtout par des élèves maronites. Le Collège Terre Sainte comme l’Ecole Sainte-Marie sont ouverts à des garçons et filles de toutes les ethnies, mentalités, cultures et religions. Un lieu de rencontre vraiment œcuménique, sans aucune discrimination, où l’on construit des ponts, où les élèves apprennent à se respecter mutuellement dans leurs différences, à s’aimer, à s’entraider, à dialoguer et à collaborer pour construire un avenir meilleur, un avenir où tous pourront vivre en frères et sœurs, sans distinction de race, de culture, de religion ou de langue.

Récemment encore, il y avait trois autres écoles qui ont malheureusement été obligées d’abandonner après l’invasion des forces turques en 1974 ; quelques-unes de nos sœurs plus âgées racontent avec regret qu’elles ont dû fuir sans délai pour sauver leur peau. Elles pensaient ne devoir s’absenter que pour une nuit et pouvoir revenir le lendemain, mais cette nuit-là dure depuis 47 ans.

L’année 1974 a marqué une page dramatique dans la cohabitation pacifique multiséculaire qui existait entre la population grecque-chypriote chrétienne et la population turco-chypriote musulmane. La division de Chypre a radicalement changé non seulement le système politique et social de l’île, mais aussi notre mission dans la zone occupée de la partie nord. En dépit des diverses difficultés et des dangers, les sœurs, assistées par les prêtres maronites, n’ont jamais cessé d’être présentes, pauvres parmi les gens pauvres, pour les soutenir spirituellement et moralement, et faire en sorte que les cloches de quelques églises continuent de sonner.

Nos sœurs originaires de Kormakiti, Asomatos, Ayia Marina et Karpasha avancent en âge tandis que nous constatons que les familles catholiques diminuent parce qu’après la division de l’île, elles sont dispersées partout ; en outre, comme dans de nombreux pays d’Europe, à Chypre aussi la crise démographique et la laïcisation de la vie quotidienne rendent nos jeunes peu disponibles à la vie de service dans l’Eglise. C’est un défi important que nous relevons par la prière et le témoignage, pour qu’apparaisse à travers nous toute la beauté de se mettre à la suite du Christ. [Nous nous efforçons de] mieux témoigner de la beauté du fait de suivre le Seigneur Jésus de plus près et d’en témoigner tous les jours, en dépit des difficultés que nous rencontrons.

Sainteté, notre province de Sainte-Elisabeth-de-Hongrie des sœurs franciscaines missionnaires du Sacré-Cœur a commencé le parcours de préparation du jubilé de nos 150 ans de présence au Moyen-Orient, que nous célèbrerons l’année prochaine, en 2022. Le thème que nous aborderons sera le suivant : « Enrichies par les expériences du passé, nous vivons le présent dans la confiance et nous affrontons avec courage les défis de l’avenir » : c’est le programme de notre jubilé de 150 ans de présence et de mission au Moyen-Orient. Nous promettons de faire de ce temps de grâce un espace de renouveau que nous attendons de Dieu, donateur de tout bien, de toute vocation et de toute fidélité.

Au cours de l’année Saint Joseph qui touche à sa fin, nous désirons renouveler notre enthousiasme personnel et communautaire au service de l’Evangile. Et en votre présence, Saint-Père, nous confions à saint Joseph et à la Très Sainte Vierge Marie toutes nos activités pastorales et éducatives. Merci d’être ici, au milieu de nous !

© Traduction de Zenit, Hélène Ginabat

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Hélène Ginabat

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