Jésuites de Slovaquie, 12 sept. 2021 © @antoniospadaro

Jésuites de Slovaquie, 12 sept. 2021 © @antoniospadaro

Compagnie de Jésus : «Etre libre, dans la prière et le discernement», invite le pape

Rencontre avec les jésuites slovaques (1)

Share this Entry

« Le Seigneur demande à la Compagnie d’être libre, dans la prière et le discernement », a affirmé le pape François en s’adressant aux jésuites slovaques. « C’est une époque fascinante », a-t-il ajouté, « belle pour porter en avant la liberté de l’Évangile ».

En même temps, le pape a invité à « être prudents et vigilants ». Son appel à la liberté « n’est pas un éloge à l’imprudence », a-t-il expliqué : il voulait souligner que « revenir en arrière n’est pas le bon chemin », mais il faut « aller de l’avant dans le discernement et l’obéissance ».

C’est ce que le pape François a répondu à la question d’un jésuite slovaque pendant sa rencontre avec les membres de la Compagnie de Jésus le 12 septembre 2021 à Bratislava, lors de son voyage apostolique dans le pays : « Quelle vision de l’Église pouvons-nous suivre ? » La conversation du pape avec les jésuites a été publiée en italien par la revue jésuite La Civiltà Cattolica.

Le pape a souligné que « la souffrance de l’Église en ce moment » est « la tentation de revenir en arrière ». « L’idéologie du retour en arrière …est une idéologie qui colonise les esprits », a-t-il noté. Le pape a dit que « ce n’est pas un problème vraiment universel, mais plutôt spécifique aux Églises de certains pays ». « La vie nous fait peur », « la liberté nous fait peur », a-t-il ajouté : « Dans un monde tellement conditionné par les dépendances et la virtualité, cela nous fait peur d’être libres. »

Le pape a cité un exemple du Grand Inquisiteur de Dostoïevski : « L’inquisiteur reproche à Jésus de nous avoir donné notre liberté : un peu de pain et rien de plus aurait suffi. C’est pourquoi aujourd’hui nous retournons vers le passé : chercher des certitudes. »

Cette peur, a expliqué le pape François, ne permet pas « d’avancer dans des expériences pastorales ». « Nous avons peur des croisements de chemins dont parlait Paul VI. » « Cela nous fait peur d’accompagner des personnes ayant une diversité sexuelle », a-t-il poursuivi.

Le pape a rappelé aussi le travail « qui a été fait » au Synode sur la famille « pour faire comprendre que les couples en deuxième union ne sont pas déjà condamnés à l’enfer ». Il a souligné que « c’est le mal de ce moment. Chercher la voie dans la rigidité et dans le cléricalisme, qui sont deux perversions. »

Le pape a invité les jésuites à se sentir libres, « dans la prière et le discernement » : « Liberté! Vous pouvez en faire l’expérience en retournant dans votre communauté, dans votre Province, dans la Société », a-t-il dit.

Share this Entry

Marina Droujinina

Journalisme (Moscou & Bruxelles). Théologie (Bruxelles, IET).

FAIRE UN DON

Si cet article vous a plu, vous pouvez soutenir ZENIT grâce à un don ponctuel