Le pape François a rencontré 53 jésuites de toute la Slovaquie – sur 80 présents dans tout le pays – à la nonciature apostolique à Bratislava, ce dimanche 12 septembre 2021 en fin de journée, accompagné par un interprète, indique le p. Antonio Spadaro SJ, jésuite italien, directeur de la « Civiltà Cattolica ». Une rencontre sous le signe de la liberté et de la joie.
Ces rencontres du pape François et de ses frères de la Compagnie de Jésus sont une tradition de ses voyages internationaux.
Le pape les a encouragés à poursuivre leur mission dans le pays, avec un accent particulier sur l’éducation et la formation, dans une faculté de théologie et dans deux maisons de retraites spirituelles, restées actives même sous le régime communiste.
«Dans le passé, explique le p. Jozef Bartkovjak, dans l’Église clandestine pendant le régime communiste, les jésuites donnaient une formation aux nouveaux membres, presque un noviciat caché. Ainsi, dans notre province, aucune génération n’a été oubliée, chaque année a été couverte, même pendant le communisme.»
Proximité et liberté
Le p. Jozef Bartkovjak fait observer que «le fait d’avoir reçu de tels encouragements du Pape, qui nous a vraiment fait sentir sa présence, qui a apprécié ce que nous faisons malgré les difficultés, nous a aidés à ne pas perdre courage»: «En fait, chaque jésuite qui lie sa vocation à celle du Successeur de Pierre a senti son identité renforcée. Être proche du Pape et ne pas sentir de blocage, c’était comme une caresse.»
Le jésuite slovaque témoigne de la liberté de la rencontre: «Comme je l’ai dit, c’était très spontané. Plusieurs questions ont été soulevées par les jésuites présents mais aussi par le Saint Père. Nous pouvions parler de tout, très librement.»
La rencontre s’est achevée par une photo de groupe, et si «le Saint-Père semblait satisfait», les jésuites ont quant à eux déclaré être «satisfaits à 100%, voire à 200%».
Combattre l’antisémitisme
Avant le voyage du pape, le p. Milos Lichner, jésuite slovaque, avait notamment confié au micro de Radio Vatican (Hélène Destombes) que les jésuites sont spécialement engagés dans le dialogue avec la communauté juive et la lutte contre l’anti-sémitisme et il rappelait l’époque de la persécution communiste: « Il y a une génération de prêtres qui a connu ces persécutions et qui s’en souvient parfaitement. Ces vieux prêtres sont très heureux de la liberté actuelle. Depuis la chute du communisme, la Slovaquie a beaucoup évolué. Nous devons aujourd’hui nous battre contre un certain nationalisme qui voudrait instrumentaliser la religion. Nous devons aussi surmonter le consumérisme et la baisse des vocations. Et alors que partout dans le monde on assiste à une augmentation de l’antisémitisme, nous sommes, en tant que jésuites en Slovaquie, très engagés dans un dialogue judéo-chrétien. Nous sommes très engagés dans ce combat contre chaque forme d’antisémitisme. »
La place de la Vierge Marie
Le jésuite soulignait le « message » d’espérance de l’Eglise dans le contexte actuel: « Le dialogue est toujours possible et la religion peut être un facteur très important d’unification et de paix. »
Le pape arrive le 12 septembre, en la fête du Saint Nom de Marie et il fera le pèlerinage au sanctuaire de Notre Dame des Sept Douleurs, le 15 septembre. Le jésuite souligne l’importance de la présence mariale en Slovaquie: « La piété mariale est une partie essentielle de la foi chrétienne en Slovaquie et le Pape l’a bien saisi. Nous partageons cela avec lui, [cette dévotion] nous lie. Le Saint-Père confie chaque voyage à la Vierge Marie en se rendant à Sainte-Marie-Majeure à Rome, et en Slovaquie ce geste est très apprécié. »