Le pape François espère être présent à la Conférence des Nations Unies sur le changement climatique (COP26) qui se tiendra du 1er au 12 novembre prochains à Glasgow (Grande-Bretagne, Ecosse): « En principe, il est prévu que j’y aille… Mon discours est déjà en préparation, et le programme doit être là. »
C’est ce que le pape a confirmé, en espagnol, au journaliste Carlos Herrera dans un entretien diffusé ce mercredi matin 1er septembre 2021, Journée de la Création. Le week-end dernier, le pape a accordé une longue interview à Radio Cope, de la Conférence épiscopale espagnole. Il a parlé, entre autres, de son intérêt pour les questions écologiques et de l’histoire de la publication de l’encyclique Laudato si’.
Le pape explique que son intérêt pour les problèmes écologiques est né après la Ve Conférence générale du CELAM à Aparecida, en 2007 : « À Aparecida, dit-il, j’ai entendu les évêques brésiliens parler de la préservation de la nature, du problème écologique, de l’Amazonie… Ils ont insisté, insisté, insisté, et je me suis demandé ce que cela avait à voir avec l’évangélisation. C’est ce que j’ai ressenti. Je n’en avais pas la moindre idée. …Quand je suis revenu à Buenos Aires, je me suis intéressé et j’ai lentement commencé à comprendre quelque chose. »
Petit à petit, le pape a « réalisé » qu’il devait « faire quelque chose » et il a « eu l’idée d’écrire quelque chose comme un magistère » pour l’Église : « Pour faire une catéchèse là-dessus », précise le pape. Il a « convoqué un groupe de scientifiques » pour lui « expliquer les vrais problèmes ; pas les hypothèses, mais la réalité ». « Ils m’ont fait un beau catalogue… je l’ai transmis aux théologiens qui y ont réfléchi. Et c’est ainsi qu’est né ‘Laudato si’. »
Le pape raconte « une belle anecdote » sur la publication de Laudato si’ : quelques mois avant la COP21, en novembre 2014, il s’est entretenu, à Strasbourg, avec la ministre française de l’Écologie de l’époque, Ségolène Royal. « Dans la conversation que j’ai eue avec elle, raconte le pape François, elle m’a dit : « C’est vrai que vous écrivez quelque chose ? » … Et j’ai dit: « Oui, je suis là-dessus. » « Veuillez le publier avant le sommet de Paris parce que nous avons besoin de soutien. » Je suis revenu de Strasbourg et j’ai accéléré. Et c’est sorti avant la réunion de Paris. »
Pour le pape, la rencontre de Paris a été « le summum de la prise de conscience globale ».
Et après, selon lui, « la peur s’est installée ». « Lentement, dans les réunions qui ont suivi, ils ont reculé », note-t-il. Le pape espère que la rencontre à Glasgow pourrait changer la situation.