"Bailamme" © L'Osservatore Romano

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L’Osservatore Romano et la créativité, par Andrea Monda

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Relance d’une rubrique hebdomadaire historique

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La créativité est à l’honneur dans L’Osservatore Romano avec une nouveauté annoncée par son directeur, Andrea Monda.

En ce 160ème anniversaire de la naissance de L’Osservatore Romano, le quotidien du Saint-Siège reprend, soixante ans plus tard, la rubrique hebdomadaire historique « Bailamme » dirigée alors par don Giuseppe De Luca, figure centrale de la culture italienne du vingtième siècle. La rubrique, lancée le 9 juillet 1961, fut interrompue le 18 mars 1962, à la veille de la mort de De Luca, rappelle Andrea Monda, dans Vatican News, ce 9 juillet 2021.

Le directeur du quotidien du Vatican explique que l’entreprise se fait en équipe: « Reprendre Bailamme n’est pas une petite entreprise, étant donné le haut niveau du précédent, mais (…) si Giuseppe De Luca fut un corsaire solitaire, cette fois-ci, je demanderai de l’aide à une compagnie de belles et différentes signatures qui, chaque semaine, me donneront un coup de main pour renouveler la sève d’une grande histoire qui s’est interrompue trop tôt et à laquelle il est beau de donner une nouvelle possibilité. »

Il évoque l’édition de 1961: « “Le poète peut changer la face du monde”, écrit don Giuseppe De Luca le 9 juillet 1961, dans le premier numéro de Bailamme. Une belle affirmation, simple et puissante, mais en partie mitigée par la fin de la phrase : « mais il ne peut pas donner un avis sensé ». Il parle de Manzoni, son « cher » Manzoni, faisant l’éloge du poète et donc aussi celui de la folie (du poète). »

Andrea Monda souligne l’importance de la créativité justement dans l’enseignement du pape François: « L’affirmation de De Luca épouse parfaitement la prédication du pape François. Le poète – le terme l’indique – est quelqu’un qui est relié au faire, à la création (poièo, en grec, signifie faire) et la créativité est un concept très cher au pape ; ceux qui écoute la parole du pape s’en sont déjà aperçu. Pour Bergoglio, le chrétien doit être créatif, il ne peut en être autrement. »

Et le grand protagoniste de la créativité, c’est l’Esprit Saint: « Si quelqu’un est créatif, c’est un artiste, il peut alors changer la face du monde. Le pape François sait très bien que seul l’Esprit-Saint peut « renouveler la face de la terre » (Psaume 1°2, 30) mais il sait que cela peut se produire si les hommes se laissent inspirer par ce « souffle » et collaborent à la création divine. Le poète, comme le prophète n’est pas un homme qui parle, mais un homme qui écoute, qui tend l’oreille au souffle de l’Esprit ; le poète est donc un homme inspiré qui devient instrument de l’œuvre créative continue de Dieu. Les paroles du poète, comme celles du prophète, sont saisies et accueillies par les hommes qui sont inspirés par ce même Esprit qui les a poussés à parler. »

L’enjeu? Rien moins que la paix du monde, explique encore Andrea Monda: « Voilà pourquoi don De Luca a raison lorsqu’il ajoute que le poète « ne peut pas donner un avis sensé ». En effet, qui comprend le poète/prophète ? Pas grand monde, puisque leurs paroles semblent privées de sens ou appartenir à un sens différent, plus profond ou plus élevé. Le monde a besoin de ce sens pour changer, non pas du sens commun, mondain. Non pas de la paix du monde mais d’une autre paix, celle de Jésus : « Je vous donne ma paix. Ce n’est pas à la manière du monde que je vous la donne » (Jean 14, 27). Pour obtenir cette paix dont le monde a soif, il n’est pas besoin de bon sens, mais de bons poètes. Et nous sommes tous appelés à le devenir. »

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Hélène Ginabat

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