« Ni le Saint-Père, ni les autres chefs des Églises n’ont de formules magiques, mais il est très important de garder l’espérance en un futur possible » : c’est ce qu’a déclaré Mgr Joseph Spiteri, le nonce apostolique à Beyrouth depuis 2018.
Il est présent à Rome pour être le modérateur de la Journée de prière et de réflexion pour le Liban qui se déroule ce jeudi 1er juillet 2021 au Vatican. La veille de cette journée de travail, Mgr Spiteri a répondu à quelques questions du Vatican News sur le rôle de l’Église au Liban ainsi que sur la Journée de prière.
En ce qui concerne la situation au pays, le nonce apostolique répète à deux reprises que « la solidarité est en train de sauver le Liban ». Il s’agit de la solidarité « entre Libanais et Libanaises », souligne-t-il : « Malheureusement, l’administration publique n’est pas présente. Nous l’avons perçu après la terrible explosion du port de Beyrouth. »
« J’insiste sur cette solidarité entre les Libanais », poursuit Mgr Spiteri. Il souligne aussi « la force de la diaspora. »
Solidarité de l’Église
Le nonce apostolique explique que l’Église aide activement aux différents niveaux, tels qu’humanitaire ou éducatif : « L’Église a lancé plusieurs projets d’aide, au niveau des paroisses qui organisent des distributions de boites aux familles les plus pauvres, au niveau de la Caritas locale qui a pris en charge un nombre de familles dans chaque diocèse. »
L’Église « tient un réseau d’écoles, collèges et universités formidables, poursuit-il, mais avec la dévaluation, la plupart des parents n’ont pas la possibilité de payer les frais de scolarité ». Mgr Spiteri raconte que l’Église libanaise a reçu « beaucoup d’aide » « à ce sujet » à travers l’Œuvre d’Orient, les membres de la ROACO, les missions pontificales des États-Unis, les Allemands, la Caritas italienne.
Le soutien à l’éducation
Au niveau de l’Église, explique le nonce, « nous soutenons beaucoup l’éducation ». L’Église est responsable de plus de 330 écoles et collèges dans le pays. Les écoles « aident non seulement à offrir une éducation, dit-il, mais à maintenir nombre de familles: enseignants, administration. Surtout certaines écoles rurales, dans les montagnes, ce sont elles qui maintiennent la présence chrétienne dans les villages ».
La crise actuelle « a certainement aussi rapproché les communautés, les chrétiens des musulmans », estime Mgr Spiteri, « car pour les deux, les gestes de charité sont fondamentaux ».
Le nonce apostolique s’arrête également sur le problème d’émigration rappelant qu’il « ne date pas de maintenant » et qu’il est lié, entre autre, « à la très bonne formation académique dispensée au Liban ». « Le pays était connu comme « le collège et l’université du Moyen-Orient » et « l’hôpital du Moyen-Orient », note-t-il. Aujourd’hui, cela n’est plus possible. » « Certains jeunes tentent de se réinventer, il y a des start-ups, explique le nonce, mais l’avenir des jeunes est très difficile au Liban. Cela ne concerne pas seulement les chrétiens. »