Groupe de détenus et du personnel de la prison romaine de Rebibbia © Vatican Media

Groupe de détenus et du personnel de la prison romaine de Rebibbia © Vatican Media

Des détenus en semi-liberté apportent leurs pains au pape François

Print Friendly, PDF & Email

Et ils visitent les Musées du Vatican

Share this Entry
Print Friendly, PDF & Email

« Le Pape François a rencontré un groupe d’une vingtaine de personnes de la « troisième pôle » de Rebibbia, des détenus accompagnés de la directrice, de l’aumônier et de quelques fonctionnaires », annonce le Vatican.

Le pape a reçu ces 12 détenus d’un institut pénitentiel « aménagé » à la Maison Sainte-Marthe, ce lundi 21 juin 2021, peu après 8h45. L’établissement bénéficie de conditions privilégiées et il n’est ouvert qu’à un nombre limité de détenus, certains étant en « semi-liberté ». Il peuvent y travailler notamment la boulangerie, la gastronomie et la pâtisserie (avec un point de vente externe), et dans une entreprise de transformation pour matériel électrique.

De fait, ils ont apporté au pape François un panier de pain frais: un pain préparé de leurs propres mains la veille au soir, pour dire « merci » au pape François « pour le don d’espérance qu’il offre aux prisonniers ».

Le pape leur a confié « son attention aux personnes qui vivent l’expérience de l’emprisonnement, rappelant les visites des prisons déjà en Argentine, et assurant ses prières aussi pour leurs familles », précise la page Facebook « chiesa-cattolica.it ».

Groupe de détenus et du personnel de la prison romaine de Rebibbia © Vatican Media

Groupe de détenus et du personnel de la prison romaine de Rebibbia © Vatican Media

Le père Moreno M. Versolato, religieux servite de Marie, aumônier dans le plus petit des quatre pôles de la prison romaine, ne cache pas son émotion:  « Aujourd’hui nous nous sommes réunis ici, au Vatican : douze détenus, la directrice de la troisième prison de Rebibbia, Anna Maria Trapazzo, trois éducatrices, des agents de police pénitentiaire et deux femmes magistrat de la surveillance. »

L’aumônier souligne la présence significative des deux juges Anna Vari et Paola Cappelli : « Ce sont elles qui évaluent et signent les permis dans les parcours de réinsertion sociale, à travers des mesures alternatives de semi-liberté, et il est extraordinaire de vivre aujourd’hui, directement avec les détenus, une expérience de beauté qui est une « école de vie » pour tous. »

Le p. Moreno fait remarquer que « ces jeunes ont grandi dans des banlieues dégradées ou peut-être viennent-ils de pays lointains… bref, ils ont eu une autre « école » dès leur plus jeune âge… »

Groupe de détenus et du personnel de la prison romaine de Rebibbia © Vatican Media

Groupe de détenus et du personnel de la prison romaine de Rebibbia © Vatican Media

L’aumônier témoigne de l’affection du pape François: « Ce matin, nous l’avons personnellement remercié, tous ensemble, pour la proximité qu’il nous montre en permanence et à différentes occasions. Le cadeau de « colombes » à Pâques (brioches traditionnelles de Pâques en Italie), a été une surprise pour tout le monde. Mais le plus grand merci va à ses prières et à ses demandes aux autorités politiques afin que les conditions de détention puissent changer de plus en plus surtout là où la dignité de la personne est constamment bafouée. »

Le groupe de cette prison romaine est ensuite allé « visiter les Musées du Vatican », ajoute le Saint-Siège.

L’aumônier se fait l’écho des propos de la directrice, Mme Barbara Jatta: « Aujourd’hui, avec une grande joie, les Musées du Vatican se présentent et s’offrent aux prisonniers et à ceux qui les accompagnent comme une inspiration pour la beauté qui touche l’âme au plus profond. »

Groupe de détenus et du personnel de la prison romaine de Rebibbia © Vatican Media

Groupe de détenus et du personnel de la prison romaine de Rebibbia © Vatican Media

Cette visite des musées a une grande d’importance, a poursuivi le p. Moreno, dans le cadre de la pandémie: « Les détenus ont beaucoup souffert de l’isolement et de la marginalisation en raison de l’impossibilité d’embrasser leurs proches (…). Des situations extrêmes, vraiment « à la limite » et c’est facile de céder à la tentation de laisser place aux conflits et à la colère. » Il inclut les difficultés du personnel de la prison.

En fin de matinée au Vatican, la directrice de la prison a évoqué une expérience d’accueil et d’espérance : »Le don du pain pour le Pape a une valeur énorme pour nous : en plein confinement nous avons démarré un atelier de boulangerie et sept détenus ont été embauché par une entreprise. Le pain fait ce soir pour le pape François est donc un « merci ». Et aussi le don de la « tuile » avec la croix, expression du parcours de la mosaïque, n’est pas un geste formel mais un signe de foi et d’espérance. »

 

 

 

Share this Entry

Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

FAIRE UN DON

Si cet article vous a plu, vous pouvez soutenir ZENIT grâce à un don ponctuel