Prier pour les victimes de la traite @ Réseau Mondial de Prière du Pape

Prier pour les victimes de la traite @ Réseau Mondial de Prière du Pape

Traite des personnes : la pandémie exacerbe les «situations de vulnérabilité»

Deux interventions de Mgr Urbańczyk à l’OSCE

Share this Entry

« En plus de l’impact immédiat de la pandémie, ses effets socio-économiques à long terme sont susceptibles d’aggraver les causes profondes de la traite des êtres humains », affirme Mgr Janusz Urbańczyk, observateur permanent du Saint-Siège auprès de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), citant les paroles du pape François.

Le Saint-Siège tire le signal d’alarme, soulignant que la pandémie et ses conséquences touchent les « plus faibles, les plus fragiles, les moins protégés », « provoquant des situations de vulnérabilité pour une personne, dans un contexte familial ou social ». « Cette situation alimente la traite des personnes », affirme Mgr Urbańczyk, intervenant à la 21e conférence contre la traite des personnes intitulée « Faire face à la demande : s’attaquer à une cause profonde de la traite des êtres humains » le 15 juin 2021.  Il est intervenu encore une fois sur le même thème, le 16 juin, soulignant l’urgence « d’engager des processus capables d’apporter des réponses adéquates et inclusives à la cause profonde de la traite des êtres humains ».

Dans de nombreuses régions du monde, explique l’observateur permanent en citant le pape, les personnes travaillant principalement « en dehors de l’économie formelle » et « poussées par le désespoir », recherchent « d’autres formes de revenus et risquent d’être exploitées par le biais du travail illégal ou forcé, de la prostitution et de diverses activités criminelles, y compris la traite des êtres humains ».

Les communautés catholiques locales, ainsi que des organisations de solidarité, note-t-il, « ont accueilli et aidé plusieurs de ces personnes, surtout après ceux qui les ont trompés, les ont emmenés de leurs terres, et ceux qui les ont exploités et abandonnés ». Dans de nombreux cas, « ces victimes, après avoir été assistées et réhabilitées, se sont retrouvées dans l’impossibilité de retourner dans leur pays en raison d’un manque de papiers ou d’interdictions de voyager ».

Selon la Banque mondiale, indique Mgr Urbańczyk, « la pandémie de COVID-19 devrait plonger 88 à 115 millions de personnes supplémentaires dans l’extrême pauvreté en 2020, le total atteignant 150 millions d’ici 2021, selon la gravité de la contraction économique ».

L’observateur permanent termine sa première intervention en déclarant que « toute personne a le droit d’obtenir les moyens nécessaires à sa subsistance et à celle de sa famille ». « Ce n’est qu’en s’engageant à promouvoir des politiques capables de garantir le travail pour tous, dans le respect de leurs droits humains, que les personnes peuvent voir valorisées leur dignité et leur reconnaissance sociale », affirme Mgr Urbańczyk.

« Une économie courageuse »

En intervenant le 16 juin, l’observateur permanent souligne qu’« il faut du courage et une volonté de changer les défauts de notre système économique ». Comme l’a dit le pape François, cite-t-il, « une économie sans trafic d’êtres humains est une économie courageuse ».

La pandémie, explique-t-il, « nous a fait prendre conscience …qu’il vaut donc la peine d’être vigilant pour renouveler les réglementations et les instruments capables d’avoir vision et force en investissant plus que jamais dans les personnes plutôt que dans les profits, en limitant la concentration du pouvoir et des richesses entre les mains de quelques-uns, en dupliquant la coopération multi et bilatérale qui limite la violence et les conflits ».

Mgr Urbańczyk conclut sa deuxième intervention avec les paroles du pape François : « En temps de crise, la traite des êtres humains prolifère ; par conséquent, nous devons renforcer une économie qui peut répondre à la crise d’une manière qui n’est pas à courte vue, d’une manière durable, d’une manière solide. »

Share this Entry

Marina Droujinina

Journalisme (Moscou & Bruxelles). Théologie (Bruxelles, IET).

FAIRE UN DON

Si cet article vous a plu, vous pouvez soutenir ZENIT grâce à un don ponctuel