Mme Axworthy, nouvel ambassadeur du Royaume Uni © blog de Mme Axworthy

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COP26 : un « rôle clé » des responsables religieux ?

Réflexions de l’ambassadrice du Royaume-Uni près le Saint-Siège

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Les responsables religieux pourraient jouer « un rôle clé » à la COP 26, comme cela a été le cas lors de la COP21, dans l’élan créé par l’encyclique du pape François Laudato si’ : tel est l’espoir exprimé par Madame Sally Jane Axworthy, ambassadrice du Royaume-Uni près le Saint-Siège.

Madame Axworthy est intervenue à la conférence de presse, en direct streaming de la salle de presse du Saint-Siège ce jeudi matin 17 juin 2021, sur la rencontre intitulée « Foi et Science : vers la COP26 » prévue au Vatican et à Rome le 3 octobre 2021.

Organisée par les ambassades du Royaume-Uni et d’Italie près le Saint-Siège, avec le Saint-Siège, cette rencontre réunira des responsables religieux et des scientifiques sur la question du changement climatique et de la nécessité d’un engagement mondial pour la sauvegarde de la création.

Pour l’ambassadrice du Royaume-Uni, le Document sur la Fraternité humaine pour la paix mondiale et la coexistence, signé par le pape François et par le grand imam de Al Azhar, semble « offrir un chemin pour que la foi guide le monde sur les problèmes d’environnement ».

Les réunions virtuelles préalables à l’événement d’octobre ont donné lieu à un dialogue « créatif » avec les scientifiques et à une « remarquable convergence de vues » entre ces derniers et les responsables religieux, se réjouit Madame Axworthy.

Voici notre traduction de l’intervention de Madame Sally Jane Axworthy.

HG

Intervention de Madame Sally Jane Axworthy

Merci pour votre présence et pour votre intérêt.

Comme vous le savez, le Royaume-Uni hébergera cette année le sommet sur le changement climatique, la COP26, en partenariat avec l’Italie.

La question

Nous avons une obligation morale de protéger la planète et ceux qui sont le plus touchés par la crise climatique, en particulier les peuples indigènes, les petits Etats insulaires en développement et les pays les moins développés.

Nous manquons de temps. Le changement climatique ne va pas encore dans la bonne direction. Les températures mondiales ont augmenté de plus d’un degré et nous sommes en passe de dépasser les deux degrés. Cela signifierait :

Personnes vulnérables

– 37% de la population mondiale serait exposée à de graves vagues de chaleur au moins une fois tous les cinq ans ;

– Le sud de l’Europe, l’Afrique du nord et le Proche-Orient seraient exposés à de graves sécheresses :

– tandis que davantage de régions du nord souffriraient d’inondations ;

Agriculture

– les rendements des cultures seraient plus faibles en Afrique sub-saharienne, en Asie du sud-est et en Amérique latine ;

– le riz et le blé deviendraient moins nutritifs ;

– 7 à 10% du bétail serait perdu ;

Biodiversité

– certaines parties de la Méditerranée deviendraient désertiques, tandis qu’une partie de la toundra fondrait ;

– les forêts diminueraient et les incendies de forêts augmenteraient ;

– le niveau des mers augmenterait de plus de 20 cm dans la plupart des pays du monde, submergeant les nations insulaires de faible altitude, modifiant les migrations de poissons et entraînant la disparition des récifs coralliens.

COP26

Il est essentiel de limiter la hausse des températures à 1,5 degrés et la COP26 est notre chance pour y parvenir. Pour ce faire, nous avons quatre objectifs :

  1. Tous les pays doivent se fixer des objectifs de réduction de leurs émissions afin de les diviser par deux d’ici 2030 et de parvenir à un niveau net zéro d’ici 2050.
  2. La communauté internationale doit soutenir ceux qui sont les plus vulnérables au changement climatique, par exemple pour construire des infrastructures et une agriculture résilientes et protéger la nature.
  3. Les pays développés doivent lever au moins 100 milliards de dollars par an pour soutenir les pays en voie de développement. En outre, toutes les décisions financières doivent prendre en compte le climat.
  4. Nous devons finaliser les règles de mise en œuvre de l’Accord de Paris, par exemple sur les marchés du carbone et la transparence des rapports.

Le rôle de la foi

Les responsables religieux ont joué un rôle clé en imprimant un élan à la COP21, en 2015, par exemple grâce à l’encyclique Laudato si’ du pape François, la Déclaration interreligieuse sur le changement climatique adressée aux dirigeants du monde et les déclarations de différents groupes religieux sur le changement climatique. Nous nous sommes demandé si les responsables religieux pourraient apporter une contribution similaire à la COP26.

Nous avons également été inspirés par le Document sur la Fraternité humaine pour la paix mondiale et la coexistence, signé par le pape François et par le Grand imam de Al Azhar, qui appelaient tous les croyants et toutes les personnes de bonne volonté à affronter ensemble les défis mondiaux. Cela semblait offrir un chemin pour que la foi guide le monde sur les problèmes d’environnement.

En outre, nous pensions que les religions pourraient avoir une approche très similaire des questions d’environnement. Ce fut le cas.

L’initiative

Nous avons invité presque 40 dirigeants des plus grandes religions du monde et 10 scientifiques de premier plan à se réunir afin de préparer un appel pour la COP26. Il était essentiel d’avoir les représentants de la plupart des grandes religions et confessions de tous les coins du monde.

Nous avons demandé aux responsables religieux de faire trois choses :

– exposer leur propre théologie sur l’environnement ;

– expliquer les mesures qu’ils avaient prise à ce jour pour protéger l’environnement ;

– et formuler ce qu’ils souhaitaient pour l’avenir, y compris ce qu’ils voulaient dire aux dirigeants politiques à la COP26.

Nous avons demandé aux scientifiques de nous tenir au courant de l’évolution de la science.

Les responsables et scientifiques se sont rencontrés au cours de six réunions virtuelles au cours des six derniers mois. Chaque responsable et chaque scientifique a exposé son point de vue.

Il y a eu une remarquable convergence de vues. Toutes les religions et tous les systèmes de croyance considèrent que la nature est sacrée et que notre devoir est de protéger l’environnement. De nombreux intervenants ont souligné le lien des êtres humains et de la nature et le fait que, si nous détruisons la nature, nous nous détruisons nous-mêmes. Les responsables ont cherché dans leur tradition pour suggérer des solutions : modérer nos désirs, repenser notre modèle économique pour qu’il reste dans les limites de ce que la nature peut soutenir, et centrer sur le soutien de ceux qui sont les moins responsables mais les plus touchés par le changement climatique. Le dialogue avec les scientifiques a été créatif – les faits et les valeurs allant de pair – ou, comme l’a exprimé un intervenant, il a suscité de la passion.

© Traduction de Zenit, Hélène Ginabat

 

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Hélène Ginabat

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