P. Francesco Bamonte, ICMS, capture / Radio Maria

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Jeunes et satanisme: exorciste, le p. Bamonte diagnostique un « endoctrinement »

Le martyre de soeur Maria Laura

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« Prier pour nos jeunes afin qu’ils accueillent les inspirations du bien que Dieu essaie toujours de communiquer à leur cœur et qu’ils rejettent les mensonges que le « père du mensonge » répand dans la société »: c’est l’exhortation du p. Francesco Bamonte, prêtre, religieux du Coeur Immaculé de Marie (ICMS), exorciste de Rome, et président de l’Association internationale des exorcistes (AIE), dont les statuts ont été reconnus par la Congrégation pour le clergé, il y a 7 ans, le 13 juin 2014.

Le p. Bamonte revient, en italien, dans l’hebdomadaire du diocèse de Rome « Roma Sette » du 7 juin 2021, sur le martyre et la béatification de soeur Laura Mainetti, religieuse italienne de la Congrégation des Filles de la Croix, qui travaillait comme éducatrice et enseignante à Chiavenna: elle a été assassinée par trois adolescentes, le 6 juin 2000, dans le cadre d’un rite satanique, à l’âge de 60 ans.

L’exorciste déplore que l’on « sous-estime trop » le « véritable endoctrinement ésotérique et satanique » qui est actuellement « en cours » parmi les jeunes: « Nous assistons, de plus en plus inconscients, à une véritable escalade de messages ésotériques et sataniques insistants ».

Il exprime trois recommandations pour contrer ce mouvement destructeur.

Le p. Bamonte est l’auteur, notamment, du livre: « La Vierge Marie et le diable dans les exorcismes » (Ed. bénédictinesjanvier 2012).

Voici la réflexion du p. Bamonte sur les jeunes et le satanisme, dans notre traduction rapide, de travail.

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L’exemple de sœur Mainetti contre l’endoctrinement satanique

C’est Satan qui menace la liberté, le bonheur, le salut de tout homme et le progrès de l’humanité. L’adhésion à Dieu nous rend libres, car le bonheur authentique est en Dieu.

Sœur Maria Laura Mainetti, victime sacrificielle d’un rite satanique accompli par trois adolescentes, a été béatifiée dimanche 6 juin 2021. Le 6 juin 2000, après l’avoir attirée dans un endroit isolé par une tromperie, les adolescentes l’ont attaquée à coups de pierres, puis elles l’ont traînée, blessée, dans un endroit plus isolé, où chacune d’elles lui a infligé six coups de couteau. Pour rappeler le nombre 666 de la bête satanique du livre de l’Apocalypse, elles avaient en effet établi que le rituel d’offrande de la religieuse au diable devait être caractérisé par le nombre des coups. Sœur Maria Laura mourut en invoquant le pardon de Dieu pour elles. Après avoir purgé leur peine, les trois jeunes-filles se sont mariées, elles eurent des enfants et elles travaillent. Le pardon de la religieuse mourante a aussi été le point pour faire repartir leur vie.

La béatification de sœur Maria Laura Mainetti doit nous faire réfléchir sérieusement sur le dénouement dramatique auquel peuvent conduire non seulement le vide des valeurs et l’ennui qui caractérisent la vie de tant de jeunes, mais aussi ce bombardement médiatique infâme auquel ils sont soumis. Un rythme incessant qui vise à susciter en eux la fascination de la transgression : des « défis »  (challenge) extrêmes, à la recherche continue de propositions hors du commun et au-delà de toutes limites, qui incluent également le culte du démon, avec des rituels aberrants de toutes sortes qui promettent non seulement des émotions intenses mais l’appropriation de sa force maléfique, de ses pouvoirs (comme s’ils étaient des pouvoirs divins et ils ne le sont pas), de ses prestations ésotériques.

Un nombre croissant de jeunes, et pas seulement, subjugués par ce martèlement médiatique se retrouvent à emprunter des chemins qui s’avèrent être de véritables pièges qui les conduisent à un égarement et les conduisent au blasphème, aux jurons, au vandalisme, à la violence, au meurtre, au suicide. En cela, l’occultisme ésotérique et le satanisme tendent à devenir de véritables voies préférentielles et la communication médiatique, associée au marketing, constitue l’un des canaux privilégiés pour la diffusion de tels parcours. En fait, nous assistons, de plus en plus inconscients, à une véritable escalade de messages ésotériques et sataniques insistants. Romans, musique, jeux vidéo, mode, films, séries télévisées, publicités mettent en branle un turn-over au niveau planétaire où le démoniaque est présenté de manière positive : fascinant, captivant, permissif. Un aspect qui attire fortement les jeunes générations, sans se soucier des résultats éducatifs dévastateurs.

Si l’on ajoute à cela une société basée de plus en plus sur l’avoir tout tout de suite, l’ésotérisme qui débouche sur le satanisme s’avère être la réponse la plus tentante pour le pouvoir, le succès, l’argent, le sexe. Dans cette perspective, les valeurs de la foi, de la morale, de la Révélation chrétienne elle-même, non seulement n’ont plus de place mais sont rejetées et combattues avec un mépris et une haine toujours plus inquiétants. Grâce au web, les jeunes se familiarisent avec des sectes et avec des mouvements destructeurs. Il suffit de jeter un coup d’œil sur Facebook pour voir un nombre infini de « pages » et de « groupes fermés » relatifs à ces thèmes. De nombreuses autres pages sont également présentes sur Instagram. Si l’on essaye d’écrire satanisme, ésotérisme ou des synonymes, on entre en un instant dans ce monde ténébreux qui promeut et répand le vrai et terrible obscurantisme qui menace l’humanité et en particulier la vie des jeunes, avec toute une série d’images visant à séduire les visiteurs et les amener à partager ces réalités, en les convainquant de se libérer de ce qui est présenté comme des préjugés culturels, idéologiques et religieux.

Un véritable endoctrinement ésotérique et satanique en cours, trop sous-estimé

Comment contrer ce pouvoir ? Tout d’abord en revenant avec force à la distinction claire entre ce qui est moralement correct de ce qui ne l’est pas : un manque qui a progressivement généré une méconnaissance des frontières entre le bien et le mal, générant une subversion de ces valeurs qui sont le fondement de la dignité humaine elle-même . Il faut dénoncer toutes ces propositions du démoniaque présentées comme une réalité positive.

Et encore : mettre en oeuvre une annonce intégrale de la foi, fascinante, crédible et sans compromis, accompagnée de robustes propositions éducatives et informatives sur les risques et les dangers d’une véritable culture de la mort, souvent camouflée sous les masques d’une fausse vitalité et d’un faux bonheur.

Enfin, prier pour nos jeunes afin qu’ils accueillent les inspirations du bien que Dieu essaie toujours de communiquer à leur cœur et qu’ils rejettent les mensonges que le « père du mensonge » (cf. Jn 8, 44) répand dans la société par ceux qui lui rendent un culte. Ceux-ci présentent en effet les commandements de Dieu et l’obéissance à Lui comme une mortification, une menace pour leur liberté, pour leur réalisation et pour leur bonheur. En réalité, c’est exactement le contraire : c’est Satan qui menace la liberté, le bonheur, la réalisation personnelle et le salut éternel de tout homme, ainsi que la paix entre les peuples et entre les nations et le véritable progrès de l’humanité. L’adhésion inconditionnelle à Dieu et l’obéissance à Lui nous rendent vraiment libres, parce que c’est en Dieu qu’est notre paix, notre joie, le bonheur authentique et durable auquel notre cœur aspire, la pleine réalisation de notre existence dans cette vie terrestre et dans l’éternité.

Source: Roma Sette

 

 

 

 

 

 

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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