Bouddhistes et chrétiens : « un amour sans bornes envers tous »

Message du Saint-Siège pour la fête de Vesakh

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« Bouddhistes et chrétiens : promouvoir une culture du soin et de la solidarité » : tel est le titre du message du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux aux bouddhistes pour la fête de Vesakh/Hanamatsuri 2021, célébrée ce 26 mai 2021.

A l’occasion de cette fête, qui commémore les principaux événements de la vie de Bouddha, les responsables du dicastère encouragent à « déployer un amour sans bornes envers tous », à « se hâter de faire le bien et écarter sa pensée du mal ».

Message du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux

Bouddhistes et chrétiens :
promouvoir une culture du soin et de la solidarité

Chers amis bouddhistes,

1. Au nom du Conseil Pontifical pour le Dialogue Interreligieux, je vous écris à l’occasion de la fête de Vesakh pour vous adresser mes salutations les plus sincères. Je prie pour que cette fête annuelle de la naissance, de l’illumination et du décès de Gautama Bouddha puisse apporter joie, sérénité et espoir dans le cœur des bouddhistes du monde entier.

2. La situation mondiale actuelle, tragiquement marquée par la pandémie de COVID-19, met au défi les adeptes de toutes les religions de collaborer de manière nouvelle au service de la communauté humaine. Dans son Encyclique Fratelli tutti, signée à Assise le 3 octobre 2020, le Pape François a réitéré l’urgence d’une solidarité universelle qui permette à l’humanité de surmonter ensemble les crises difficiles qui la menacent, car «personne ne se sauve tout seul» (Pape François, Fratelli tutti, 32).

3. Ces vœux de Vesakh, dont nous avons célébré l’année dernière le 25e anniversaire, mettent en lumière nombre de valeurs que nous partageons et la sagesse qui préside à la collaboration que nous encourageons, en particulier pour affronter des moments aussi difficiles que ceux d’aujourd’hui. Les souffrances causées par la pandémie de COVID-19 nous ont fait prendre conscience de notre vulnérabilité et de notre interdépendance partagée. Nous sommes appelés à découvrir et à pratiquer la solidarité inscrite dans nos traditions religieuses respectives. Comme le dit le Pape François, «Dans ces récits si anciens, emprunts de profond symbolisme, une conviction actuelle était déjà présente : tout est lié, et la protection authentique de notre propre vie comme de nos relations avec la nature est inséparable de la fraternité, de la justice ainsi que de la fidélité aux autres» (Pape François, Message pour la Journée mondiale de la paix, 1er janvier 2021).

4. L’enseignement bouddhiste des «Quatre incommensurables» (demeures de Brahma) nous offre un message intemporel de solidarité et de soins actifs. Parler de mettā (bonté aimante) signifie exhorter les adeptes à déployer un amour sans bornes envers tous. «Comme une mère, au péril de sa vie, protège son enfant, son unique enfant, ainsi doit-on ouvrir son cœur à l’infini à tous les êtres vivants» (Mettā Sutta). Comme le Bouddha l’a enseigné, les pratiquants sont également encouragés à «se hâter de faire le bien et écarter sa pensée du mal; car de celui qui fait le bien avec indolence, l’esprit se plait dans le mal »(Dhammapada, 116).

5. Puisse cette situation dramatique de la pandémie COVID-19 renforcer nos liens d’amitié et nous unir davantage au service de la famille humaine, en adoptant «la culture du dialogue comme chemin, la collaboration commune comme conduite; la connaissance réciproque comme méthode et critère»(Pape François, Fratelli tutti, 285).

6. Chers amis bouddhistes, ce sont-là les pensées que je souhaite partager avec vous cette année. Regardons l’avenir avec espoir et sérénité. Bonne fête!

Miguel Ángel Card. Ayuso Guixot, MCCJ
Président

Msgr. Kodithuwakku K. Indunil J.
Secrétaire

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Rédaction

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