Le pape François a rencontré une survivante chrétienne des camps de concentration nazis, Lidia Maksymowicz, lors de l’audience générale de ce mercredi 26 mai 2021. Devant les photographes dans la Cour Saint-Damase, il s’est penché et a embrassé le numéro de prisonnière qui était tatoué sur son bras. Un geste qui, a-t-elle confié à Vatican News, « m’a donné la force et m’a réconciliée avec le monde ».
D’origine biélorusse, Lidia Maksymowicz a donné son témoignage en 2019, lors de la rencontre “A Global friendship to live together in peace”, organisée par Sant’Egidio à Cracovie.
Déportée à Auschwitz Birkenau alors qu’elle n’avait pas même trois ans – avec la population arrêtée en représailles de la résistance locale – elle a vécu trois années au sein du “bloc des enfants” où elle a subi diverses expérimentations médicales du médecin nazi Josef Mengele (surnommé l’Ange de la Mort). C’était « une personne atroce, se souvient-elle, sans limites ni scrupules ».
Quand l’Armée Rouge libéra le camp, elle a été accueillie par une famille polonaise de Oświęcim, non loin du camp d’Auschwitz. C’était la première fois qu’elle voyait une maison, un lit, des draps, une cuisine, après des années de maltraitances physiques et de terreur.
Son numéro de prisonnière (70072) lui a permis de retrouver sa mère biologique, à 22 ans, par l’intermédiaire de la Croix Rouge. Son histoire a fait l’objet du documentaire « L’enfant qui ne savait pas haïr », qu’elle est venue présenter en Italie.
Au micro des médias du Vatican, elle se réjouit d’avoir rencontré le pape le jour de la fête des mères en Pologne : « J’ai deux mamans : celle qui m’a mise au monde et qui m’a été enlevée au camp de concentration à 3 ans, et la maman polonaise qui m’a adoptée après ma libération et à qui je dois mon salut. »
Elle lance un Appel à la jeunesse : « Dans vos jeunes mains, il y a l’avenir du monde. Ecoutez mes paroles, allez visiter Auschwitz et Birkenau et faites en sorte que cette atrocité ne se reproduise plus jamais. Cette histoire ne doit plus se répéter: »
Lidia a offert au pape le mouchoir bleu et rouge utilisé comme objet de commémoration par les anciens prisonniers polonais ; un tableau de son assistante Renata Rechlik qui la représente comme enfant à son arrivée à Birkenau ; un chapelet avec l’image de saint Jean-Paul II, avec lequel elle prie tous les jours.