A l’occasion d’une soirée « hommage à Michael Lonsdale » (qui fêterait ses 90 ans), le 24 mai 2021, la Diaconie de la Beauté publie un texte sur l’héritage de l’acteur franco-britannique. Véronique Francou partage son amitié avec lui.
La psychologue et psychothérapeute cannoise a animé une session sur la paix : chemin de réconciliation avec soi, avec l’autre et le Tout-Autre (méthode Vittoz), dans la maison d’artistes de Lourdes le week-end de Pentecôte (22,23 et 24 mai).
Elle est passionnée par le dialogue inter religieux depuis la rencontre d’Assise avec Jean-Paul II où elle a participé en octobre 1986. Elle est membre du Vivre ensemble à Cannes, de la Diaconie de la Beauté 06, des Amitiés Judéo-chrétiennes et amie du mouvement des Focolari.
Elle participe aux différents Festivals Sacrés de la Beauté à Cannes et aux îles de Lérins présidés par Michaël Lonsdale pendant le Festival International du film.
Elle témoigne de l’importance de la culture de la rencontre sans syncrétisme et sans prosélytisme dans le respect de la dignité de toute personne humaine. Elle a publié en 2016 aux éditions Nouvelle Cité « Visages de l’Amour » sur les deux grandes mystiques d’orient et d’occident, Ma Ananda Mayi et Marthe Robin et en 2019 « Ensemble vers la paix » qui est un témoignage de 23 croyants de confessions différentes sur les voies de la fraternité et de la paix.
TEMOIGNAGE ET HOMMAGE
Michael Lonsdale nous a quittés le 21 septembre dans un souffle paisible l’emportant vers la Lumière qu’il aura cherché et capté toute sa vie, non seulement à l’écran mais dans tous les moments du quotidien. Pour certains d’entre nous, qui l’avions côtoyé à l’occasion du Festival Sacré de la Beauté, il était devenu un ami : simple, bienfaisant, sage comme un patriarche et enjoué comme un enfant. Ce « monstre sacré du cinéma » comme beaucoup l’ont appelé dans la presse était capable de jouer tous les rôles depuis James Bond jusqu’au fameux frère Luc du film « des hommes et des dieux » (qui lui valut enfin un oscar pour le meilleur deuxième rôle).
C’était aussi un fameux acteur de théâtre que nous avons pu apprécier dans les lectures de Péguy, Claudel, le pèlerin russe, Sainte Thérèse d’Avila et bien d’autres œuvres encore. Pour autant, il nous avait habitués, lors de ses séjours cannois, à sa présence naturelle, sans fard, accessible et si différente du monde des « people » et des VIP. Il vivait son christianisme avec conviction, mais sans ostentation, ouvert à tous, et d’autant plus humain qu’il parlait avec Dieu en permanence comme il a pu le dire souvent. Passant et pèlerin, il nous lègue un fameux héritage : l’amour de la Beauté et la Beauté de l’Amour. Merci l’artiste !
J’ai eu la grande chance de rencontrer et de connaître Michaël lors de ses différentes venues à Cannes dans le cadre du Festival de la Beauté et je garde une profonde gratitude à Anne et Daniel Facérias de m’avoir permis cette merveilleuse rencontre. D’année en année, il est devenu un ami que j’ai eu l’occasion d’héberger à plusieurs reprises chez moi.
Parmi les précieux « fioretti » vécus en sa présence il me revient ce souvenir particulier. Nous venions d’assister à une messe dominicale à l’Eglise du Prado et à la sortie, sous le porche de l’église, tandis que paroissiens et festivaliers étaient occupés à se retrouver, je vois Michaël debout ne sachant pas trop que faire du haut de sa stature imposante. Une bonne âme courut lui chercher un siège et je fis de même pour lui tenir compagnie. C’était lors des premiers festivals et je ne connaissais pas encore très bien Michaël.
Sans aucun protocole, nous voilà partis dans une discussion sur les questions de l’Amour et de la Beauté, comme si nous nous connaissions depuis toujours, Michael dissertant sur le fait que l’Amour est l’essence même de Dieu tandis que la Beauté est un attribut de Dieu. Moment improbable et surréaliste au milieu de la foule allant et venant autour de nous dans une ambiance tout à fait festive et conviviale à mille lieux de penser que nous avions basculés dans ces instants d’éternité ! Michaël comme un grand enfant n’y voyait, lui, aucune incongruité.
