Le card. Stella salue le pape François © Vatican Media

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Le célibat des prêtres, «un signe de contradiction», par le card. Stella (2)

Célibat des prêtres et prévention des crimes d’abus

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Le célibat des prêtres « est un signe de contradiction par rapport à la mentalité mondaine, comme l’est le mariage fidèle, indissoluble et ouvert à la vie », déclare le cardinal Beniamino Stella. C’est pour cette raison, entre autres, dit-il, que ce « thème » « revient de façon cyclique » au centre du débat dans l’Église.

Dans une longue interview aux médias du Vatican, le cardinal Stella présente le travail de la Congrégation pour le Clergé, dont il est préfet. Il réfléchit sur les questions du célibat des prêtres et de la prévention des crimes d’abus.

Nous avons publié le premier de trois articles sur cet entretien, hier, lundi 10 mai 2021, sur « la miséricorde » et « le courage sacerdotal ».

Le célibat c’est le signe d’un « don total à Dieu », explique le cardinal Stella: « Les pontifes du siècle dernier, explique le préfet, ont réaffirmé et motivé, même en des temps qui ne sont pas faciles, la valeur du célibat comme don total à Dieu et, par conséquent, comme espace de liberté pour le ministère. »

Le cardinal Stella raconte comment la Congrégation pour le clergé « contribue à la réaffirmation de cette valeur »: il s’agit « avant tout » d’« un travail constant d’étude interne, car les responsables – théologiens, canonistes, psychologues, formateurs – s’appliquent à un examen continu du thème … afin que le choix du célibat soit compris dans son authenticité, mais aussi dans son actualité ».

La formation au célibat

Il souligne l’importance de la formation: « Un aspect fondamental c’est la formation au célibat sacerdotal. » La formation au célibat sacerdotal, explique-t-il, « ne peut se limiter au temps du séminaire (formation initiale), mais doit se poursuivre tout au long de la vie du prêtre (formation permanente), afin que les prêtres puissent assumer et renouveler constamment la conscience d’être ‘enracinés dans le Christ Époux et totalement consacrés au service du Peuple de Dieu’», selon l’enseignement de la Ratio Fundamentalis, publiée le 8 décembre 2016.

Mais la loi est précédée par le « mystère », insiste le cardinal préfet: « Il ne s’agit toutefois pas d’observer extérieurement une discipline pure, mais de saisir et d’assimiler toujours et à nouveau », comme l’exhortait saint pape Jean-Paul II, « la motivation théologique de la loi ecclésiastique sur le célibat ». Il s’agit, poursuit-il « de vivre un mystère, qu’il n’est peut-être ‘pas donné à tous de comprendre’ (Mt 19 11-12), mais qui, précisément pour cette raison, exige une profonde maturité humaine et spirituelle. »

C’est une question qui concerne aussi la conception de l’Eglise, l’ecclésiologie. Le cardinal préfet évoque « une belle image » utilisée par le pape François dans l’exhortation apostolique post-synodale Querida Amazonia: « Jésus se présente comme l’Époux de la communauté qui célèbre l’Eucharistie, à travers la figure d’un homme qui la préside comme signe de l’unique Prêtre. »

Pour cette raison, note-t-il, « le prêtre célibataire non seulement représente, mais vit, on pourrait dire, la représentation vivante de ‘ce dialogue entre l’Époux et l’Épouse’ ».

Prévenir des abus

Le cardinal Stella affirme que la prévention des « crimes » des abus « de la part des clercs se trouve dans une formation sacerdotale soignée ». Il précise toutefois que « la formation ne signifie pas simplement la communication de concepts, du point de vue de l’information ou de l’actualisation, mais plutôt – tant au séminaire qu’après l’ordination – une formation intégrale, c’est-à-dire concernant tous les aspects de la personne ».

Le séminariste d’abord, et le prêtre ensuite, explique le préfet, « sont appelés à grandir harmonieusement en tant qu’hommes dotés d’un sain équilibre psychologique, d’une maturité affective et d’une capacité relationnelle ».

La Congrégation pour le Clergé « propose ce type d’éducation de la personnalité dans les séminaires et dans les cours de formation continue du clergé ». La Ratio Fundamentalis, rappelle le préfet, « demande ‘la plus grande attention’ dans ce domaine » « et prévoit ‘dans le programme de formation initiale et continue’ des ‘leçons, des séminaires ou des cours spécifiques sur la protection des mineurs’ ».

Le cardinal Stella affirme que « la figure du prêtre proposée par la Ratio Fundamentalis, à cet égard, est celle d’un Père et Pasteur qui prend soin des fidèles, défenseur des plus pauvres et des plus faibles ».

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Marina Droujinina

Journalisme (Moscou & Bruxelles). Théologie (Bruxelles, IET).

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