La « particularité irréductible » du droit canonique est d’avoir « consciemment renoncé » à la « coercition extérieure » en s’appuyant plutôt sur « la force intérieure de la libre adhésion de la conscience », explique le cardinal secrétaire d’Etat Pietro Parolin.
Le droit canonique discipline « la vie extérieure et sociale du peuple de Dieu » mais sa fin ultime est « métahistorique et surnaturelle : la salus animarum », a-t-il souligné en célébrant une messe le 27 mars 2021 pour l’inauguration de l’année judiciaire du Tribunal du Vatican.
Le « numéro 2 » du petit Etat a insisté sur la « responsabilité morale » des acteurs d’un procès, toujours à risque d’une « erreur judiciaire » dont « l’exemple le plus retentissant est représenté par le procès du Christ » : un procès qui représente « la pire négation » des exigences « incontournables » d’un juste procès protégeant « les biens suprêmes de la personne : l’honneur, la liberté et la vie ».
Pour les tribunaux d’un Etat « dont le souverain est le pape et dont la fonction est de garantir au pape l’indépendance nécessaire pour l’exercice de sa mission », la source première du système juridique « ne peut qu’être le Droit canonique », a aussi déclaré le cardinal.
Et le secrétaire d’Etat d’ajouter : « La réparation du scandale, le rétablissement de l’ordre et de la justice et la correction du coupable doivent être poursuivis d’abord par la correction fraternelle, la réprimande canonique et d’autres moyens purement pastoraux, tandis que la peine canonique constitue une mesure exceptionelle, l’extrême tentative à laquelle on a recours quand tous les autres moyens ont été mis en oeuvre vainement. »
D’après L’Osservatore Romano, le président du Conseil des ministres italiens, Mario Draghi, le président de la Cour constitutionnelle Giancarlo Coraggio, et la ministre de la Justice Marta Cartabia, participaient à la célébration.