« Après le bain de sang de ces derniers jours, la faim. Au Myanmar – où les militaires ont pris le pouvoir par les armes le 1er février dernier – la crise politico-institutionnelle commence à avoir de lourdes conséquences sur les marchés et sur les chaînes d’approvisionnement. Une croissance exponentielle du coût de la vie commence à faire sentir ses effets dramatiques sur les couches les plus faibles de la population »: L’Osservatore Romano en italien du 18 mars 2021 lance ce signal d’alarme.
Le quotidien du Vatican relaye le diagnostic du Programme alimentaire mondial de l’ONU (PAM) selon lequel « l’augmentation drastique des prix, surtout de la nourriture et du carburant, menace concrètement les plus pauvres et les plus vulnérables ».
« La surveillance par le PAM des prix de la nourriture montre une tendance en hausse dans certaines zones urbaines, le coût de l’huile de cuisine et de palme ayant augmenté de 27 pour cent depuis début février dans la périphérie de Yangon, la principale ville où les protestations contre le coût d’Etat ne s’arrêtent pas. Les prix du riz et des légumes sont également en hausse. Ces derniers jours, dans certaines zones du pays asiatique, le prix du riz a augmenté de 25 à 30 pour cent et celui des légumes de 15 pour cent », indique L’Osservatore Romano.
Il cite les paroles de Stephen Anderson, directeur du PAM en Birmanie: « Ce sont des premiers signaux préoccupants, surtout pour les plus vulnérables, qui vivaient déjà sans la sécurité d’un repas »: « Si les continuaient d’augmenter, en plus de la pandémie de Covid-19, cela compromettrait gravement la capacité des personnes plus pauvres à avoir suffisamment de nourriture pour leur famille. »
Le PAM a également observé, indique la même source, « une augmentation de 33 pour cent du prix du carburant dans de nombreuses zones du pays, ce qui soulève des préoccupations pour d’éventuelles hausses ultérieures du prix des biens alimentaires »: « Les prix en augmentation de la nourriture et du carburant se situent dans un contexte où l’on observe la quasi-paralysie du secteur bancaire, une réduction des remises et une limitation diffuse de la disponibilité de liquide »
L’Osservatore Romano fait aussi le bilan des victimes: « Entretemps, depuis le jour du coût d’Etat, déjà 200 personnes ont été tuées par les militaires qui cherchent à empêcher par la force les manifestations de protestation. »
