« La présence des femmes » dans différentes commissions « est un élément positif et significatif qui ouvre des horizons dans l’Église », affirme l’Espagnole Nuria Calduch-Benages, religieuse des Missionnaires de la Sainte Famille de Nazareth, nommée par le pape François secrétaire de la Commission biblique pontificale la semaine passée. Il s’agit de la première femme qui occupe ce poste.
Dans un entretien avec Vatican News, l’enseignante en Ancien Testament à l’Université pontificale grégorienne et spécialiste des Saintes Écritures exprime sa gratitude « envers toutes les personnes » qui lui « ont fait confiance » pour cette nomination.
Pendant trois années, de 2016 à 2019, Nuria Calduch-Benages a participé, « avec les autres membres », aux travaux de la première Commission d’étude sur le diaconat des femmes. « Même si les résultats obtenus ont été considérés à certains égards comme partiels, dit-elle, l’expérience vécue a été très enrichissante tant du point de vue intellectuel et ecclésial que du point de vue humain. Nous avons créé entre nous des relations d’amitié et de collaboration qui se poursuivent à ce jour. Et je considère cela comme un privilège. »
En parlant de la contribution spécifique des femmes à l’étude de la Parole de Dieu, la religieuse nomme « leurs compétences, leurs intérêts et leur point de vue ». Elle invite à penser, « par exemple à l’étude des figures bibliques féminines, de leurs histoires, de l’utilisation de métaphores féminines, de l’herméneutique féministe et de bien d’autres aspects ». Il y a quarante ans, explique Nuria Calduch-Benages, « lorsque les femmes biblistes étaient presque invisibles, ces thèmes et ces approches de l’Écriture n’étaient pas envisagés dans les cercles bibliques. Aujourd’hui, cependant, ils sont très appréciés de tous, hommes et femmes, et les publications sont de plus en plus nombreuses ».
En ce qui concerne la vision de la femme qui se dégage des textes de l’Ancien Testament, la religieuse explique que « dans certains récits bibliques … les femmes apparaissent comme de véritables protagonistes de l’histoire d’Israël, avec une mission importante à accomplir pour le peuple ». Dans d’autres, « elles sont de simples instruments du pouvoir masculin » ou « sont totalement passées sous silence par les auteurs ».
Cela peut poser des problèmes pour les chercheurs : « Ainsi, leurs histoires ne sont pas racontées et, par conséquent, nous ne pouvons pas entendre leur voix. C’est notre principale difficulté. De plus, les textes bibliques – ne l’oublions pas – sont des textes très anciens dans lesquels les femmes sont décrites selon les archétypes de chaque époque et selon le point de vue androcentrique des auteurs. »