Arrivée à Abou Dhabi © Andrea Tornielli

Arrivée à Abou Dhabi © Andrea Tornielli

Dialogue interreligieux: les trois discours programmatiques du pape François

Print Friendly, PDF & Email

Éditorial de Vatican News signé par Andrea Tornielli

Share this Entry
Print Friendly, PDF & Email

Dans un éditorial de Vatican News intitulé « Le pape François et l’islam, trois pierres angulaires d’un magistère », le directeur éditorial du Dicastère pour la communication, Andrea Tornielli, met en évidence les points communs qui relient les discours programmatiques prononcés par le pape François à Bakou, au Caire et à Ur. Le pape souligne, selon Tornielli, la nécessité d’une « religiosité authentique », « qui ne sépare jamais l’adoration de Dieu de l’amour pour les frères et sœurs », et de l’engagement concret en faveur de la justice et de la paix.

Le pape, explique le directeur éditorial, « indique une façon pour les religions de contribuer au bien de nos sociétés, en rappelant la nécessité d’un engagement pour la cause de la paix et de répondre aux problèmes et aux besoins concrets des derniers, des pauvres, des personnes sans défense ».

Ses trois discours – prononcées en Azerbaïdjan en 2016, en Égypte en 2017 et en Irak, le 6 mars dernier – indiquent « le rôle qu’a aujourd’hui la religiosité, dans un monde où prévalent le consumérisme et le rejet du sacré, et où il existe une tendance à reléguer la foi à la sphère privée ».

Ce que le pape François « propose et met en œuvre », écrit Tornielli, « n’est pas une approche qui ignore les différences » : c’est « plutôt un appel à être fidèle à sa propre identité religieuse, afin de rejeter toute instrumentalisation de la religion » « et en même temps, pour témoigner dans les sociétés de plus en plus sécularisées que nous avons besoin de Dieu ».

À Bakou, devant « les chiites azerbaïdjanais, mais aussi les autres communautés religieuses du pays », le pape a rappelé la « grande tâche » des religions, celle d’« accompagner les hommes en recherche du sens de la vie, en les aidant à comprendre que les capacités limitées de l’être humain et les biens de ce monde ne doivent jamais devenir des absolus».

En temps de conflit, les religions – avait dit le pape en Azerbaïdjan – doivent être « des aubes de paix, des semences de renaissance parmi les dévastations de mort, des échos de dialogue qui résonnent infatigablement ».

Au Caire, où il « s’adressait principalement aux musulmans sunnites égyptiens », le pape François avait déclaré que le Mont Sinaï « nous rappelle avant tout qu’une authentique alliance sur cette terre ne peut se passer du Ciel, que l’humanité ne peut se proposer de jouir de la paix en excluant Dieu de l’horizon ».

Toujours en Égypte, le pape a expliqué que les chefs religieux sont appelés à « démasquer la violence sous les airs d’une présumée sacralité » et à « dénoncer les violations contre la dignité humaine et contre les droits humains ». Il avait aussi expliqué, écrit Tornielli, qu’« aucune incitation à la violence ne garantira la paix» et que pour « édifier la paix, il est fondamental d’œuvrer pour résorber les situations de pauvreté et d’exploitation, là où les extrémismes s’enracinent plus facilement ».

Ces mots, rappelle Tornielli, ont également été repris dans le discours prononcé par le pape à Ur: « Il n’y aura pas de paix sans partage et accueil, sans une justice qui assure équité et promotion pour tous, à commencer par les plus faibles. »

À Ur, devant « un public interreligieux plus large, bien qu’à majorité musulmane », le pape a également rappelé que si l’homme « expulse Dieu, il finit par adorer les choses terrestres » et a défini comme « vraie religiosité » celle qui adore Dieu et aime le prochain.

Le « fil rouge » qui relie trois interventions importantes du pape François, résume Tornielli, concerne « le dialogue interreligieux, et en particulier celui avec l’islam ». « C’est un magistère, poursuit-il, qui indique une feuille de route avec trois points de référence fondamentaux: le rôle de la religion dans nos sociétés, le critère de la religiosité authentique et la manière concrète d’avancer en frères et de construire la paix. »

Share this Entry

Marina Droujinina

Journalisme (Moscou & Bruxelles). Théologie (Bruxelles, IET).

FAIRE UN DON

Si cet article vous a plu, vous pouvez soutenir ZENIT grâce à un don ponctuel