« Nos martyrs resplendissent ensemble, étoiles dans le même ciel! »: le pape François a évoqué le sang versé par les chrétiens en Irak lors de sa dernière allocution, ce dimanche 7 mars 2021, au stade d’Erbil, dans le Kurdistan irakien, dernier grand rendez-vous de son pèlerinage de trois jours sur les pas d’Abraham (5-8 mars). Et puis le pape a invoqué trois fois la paix sur le pays, en arabe: « Salam, salam, salam! ».
Mais c’était tout d’abord pour exhorter à l’unité: « De là-haut ils nous demandent de marcher ensemble, sans hésiter, vers la plénitude de l’unité. »
Le pape a ensuite remercié chaleureusement chacun et tous, les autorités civiles et religieuses, et spécialement, dans cette région autonome, les Kurdes.
Faisant un premier bilan de son voyage le pape a rassemblé les contrastes de cet Irak d’après-daesh: « J’ai entendu des voix de douleur et d’angoisse, mais j’ai aussi entendu des voix d’espérance et de consolation. »
Le pape a remercié les Eglises locales et les organisations membres de la Réunion des Œuvres d’Aide aux Eglises Orientales (ROACO) engagées dans la « reconstruction » et la « renaissance sociale ».
Le pape a de nouveau exhorté à l’unité, mais non plus seulement des chrétiens, à l’unité de la Nation: « Je vous demande à tous, chers frères et sœurs, de travailler ensemble dans l’unité pour un avenir de paix et de prospérité qui ne laisse personne à la traîne et ne discrimine personne. »
Le pape a insisté sur le collaboration entre les personnes de traditions religieuses différentes, disant sa prière pour que « les membres des différentes communautés religieuses, avec les hommes et les femmes de bonne volonté, coopèrent afin de nouer des liens de fraternité et de solidarité au service du bien et de la paix ».
Le mot de la fin c’était la paix, que le pape a invoquée trois fois en arabe, sous les applaudissements et les youyous enthousiastes. Après avoir dit « merci » également en arabe, le pape a appelé les bénédictions divines sur tout le pays.
Alors que le pape repartait vers la sacristie, il a été arrêté par le patriarche qu’il avait salué au début de son allocution, en signe de proximité fraternelle: le Catholicos-patriarche de l’Eglise Assyrienne d’Orient, Mar Gewargis III. Celui-ci a retenu le pape quelques instants pour échanger quelques paroles et lui offrir un calice.
AB
Allocution du pape François
Je salue avec affection Sa Sainteté Mar Gewargis III, Catholicos-Patriarche de l’Eglise Assyrienne d’Orient, qui réside dans cette ville et nous honore de sa présence. Merci, merci, cher Frère! Avec lui j’embrasse les chrétiens des diverses confessions: beaucoup ici ont versé leur sang sur le même sol! Mais nos martyrs resplendissent ensemble, étoiles dans le même ciel! De là-haut ils nous demandent de marcher ensemble, sans hésiter, vers la plénitude de l’unité.
Au terme de cette célébration, je remercie l’Archevêque Mgr Bachar Matti Warda, ainsi que Mgr Nizar Semaan et mes autres frères Evêques, qui ont beaucoup travaillé pour ce voyage. Je suis reconnaissant à vous tous qui l’avez préparé et accompagné par la prière et qui m’avez accueilli avec affection. Je salue en particulier, la chère population kurde. J’exprime ma vive reconnaissance au Gouvernement et aux autorités civiles pour leur contribution indispensable; et je remercie tous ceux qui, de bien des manières, ont contribué à l’organisation de tout le voyage en Irak, les Autorités irakiennes – toutes – et les nombreux volontaires. Merci à tous!
Durant ces jours passés au milieu de vous, j’ai entendu des voix de douleur et d’angoisse, mais j’ai aussi entendu des voix d’espérance et de consolation. Et c’est le mérite, en grande partie, de ces inlassables bonnes œuvres qui ont été rendues possibles grâce aux institutions religieuses de chaque confession, grâce à vos Eglises locales et aux diverses organisations caritatives qui assistent les gens de ce pays dans l’œuvre de reconstruction et de renaissance sociale. Je remercie de façon particulière, les membres de la ROACO et les agences qu’ils représentent.
Maintenant, se rapproche le moment de repartir pour Rome. Mais l’Irak restera toujours avec moi, dans mon cœur. Je vous demande à tous, chers frères et sœurs, de travailler ensemble dans l’unité pour un avenir de paix et de prospérité qui ne laisse personne en arrière et ne discrimine personne. Je vous assure de ma prière pour ce pays bien aimé. Je prie de façon particulière pour que les membres des différentes communautés religieuses, avec les hommes et les femmes de bonne volonté, coopèrent afin de nouer des liens de fraternité et de solidarité au service du bien et de la paix. Salam, salam, salam! [Paix, paix, paix!] Choukran! [Merci] ! Que Dieu vous bénisse tous! Que Dieu bénisse l’Irak! Allah ma’akum! [Que Dieu soit avec vous]
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