Le cardinal Filoni salue le pape François © L'Osservatore Romano

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Irak : «historique», la rencontre du pape avec le grand ayatollah al-Sistani le 6 mars

Le cardinal Filoni souligne l’importance du dialogue

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Samedi 6 mars, le pape François se rendra à Nadjaf, à 150 km au sud de la capitale Bagdad, pour y rencontrer le grand ayatollah Al-Sistani, la principale autorité religieuse chiite en Irak. Il s’agit d’une « visite historique » explique le cardinal Fernando Filoni, grand maître de l’ordre équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem et qui fut nonce apostolique en Irak. 

« Ces deux personnalités … sont deux piliers qui sont prêts à former un arc, affirme le cardinal dans l’entretien avec Vatican News du 5 mars 2021. Je suis sûr que cette rencontre sera très importante pour nous, comme catholiques, pour les chrétiens et pour les chiites et le monde islamique aussi. »

En présentant la rencontre du samedi, le cardinal Filoni souligne que le pape et le grand ayatollah « sont deux personnalités très intéressantes ». Le pape est « un homme qui développe le dialogue interreligieux et ce n’est pas aujourd’hui qu’il a commencé ce travail », rappelle-t-il. « Sistani est un homme spirituel, poursuit le cardinal, il a un âge ‘patriarcal’ – il a 90 ans – et dans sa vie il a beaucoup travaillé pour la paix, pour régler pacifiquement beaucoup de choses en Irak et entre les chiites. »

L’ancien nonce apostolique en Irak s’arrête sur une des figures bibliques reconnues par l’islam : celle du prophète Ezéchiel. Comme Abraham, le prophète a vécu dans l’ancienne Mésopotamie, au cœur de l’Irak actuel, et peut constituer un pont entre chrétiens et musulmans.

Ezéchiel « a parlé de l’espérance » quand le peuple d’Israël était en captivité à Babylone, rappelle le cardinal Filoni : « Il a parlé du futur, de la confiance en Dieu. » Même aujourd’hui, souligne le card. Filoni, « le prophète Ezéchiel continue à être le prophète de l’espérance, il parle à un monde qui a souffert. »

« Ezéchiel, qui est vénéré par les chrétiens et les musulmans », ajoute le cardinal, est « un prophète du monothéisme ». « Il est très respecté aussi près de Babylone, où se trouve sa tombe », explique le grand maître, « et j’ai y vu des femmes qui viennent pour demander l’intercession du prophète biblique pour devenir mères, et ceci dans le monde musulman ce n’est pas une chose secondaire, cela touche la sensibilité du peuple et de la religion aussi, particulièrement, chiite ».

 

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Marina Droujinina

Journalisme (Moscou & Bruxelles). Théologie (Bruxelles, IET).

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