Paolo Ruffini 9 oct. 2018 @ Vatican News

Paolo Ruffini 9 oct. 2018 @ Vatican News

Dicastère pour la communication : «Au service de la mission du pape»

Entretien avec Paolo Ruffini dans L’Osservatore Romano

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Ce qui caractérise le Dicastère pour la communication, explique le préfet, Paolo Ruffini, « c’est la conscience, gravée dans notre ADN, d’être une grande communauté internationale et multiculturelle; unie par sa mise au service de la mission du pape, par la tâche d’apporter sa parole au monde, dans les langues du monde ».

Dans un grand entretien publié par L’Osservatore Romano, le 1er mars 2021, le préfet Paolo Ruffini, retrace l’histoire du Dicastère, parle des projets à venir, explique le budget et le fonctionnement de ce vaste organisme incluant, entre autres, un portail d’actualités en 43 langues, un centre de production télévisuelle, une maison d’édition avec ses deux librairies, un journal.

Selon le préfet, l’« ambition » de ceux qui travaillent dans le Dicastère pour la communication est de « créer » un lien avec son auditoire, ses spectateurs : « Créer un véritable lien entre eux et nous, dit-il, et à travers nous, entre eux et le pape. Telle est notre mission! »

« Pour l’Église, la communication est une mission », affirme Ruffini. « L’Église ne peut manquer de communiquer. En effet, elle existe aussi pour cette raison. »

Le préfet cite quelques chiffres importants : « le Saint-Siège a une imprimerie depuis 434 ans »; « il a un journal depuis 160 ans, depuis 95 ans il a une maison d’édition »; « il a une radio depuis 90 ans; depuis 25 ans il dispose d’un portail Web ».

« Il y a 82 ans, le Bureau de presse du Saint-Siège est né », poursuit Ruffini. « Et le Dicastère est né il y a cinq ans. » Son but, explique le préfet, « était et reste l’unité. Mais aujourd’hui comme alors, une unité plurielle. Une unité dans la diversité des métiers, des médias, des rôles, des fonctions ».

« Chaque réforme est un chemin »

Le préfet rappelle que c’est en 2015 que le pape a « initié » « une transformation radicale des médias du Vatican ».

Puisque « chaque réforme est un chemin », dit Ruffini, « la réforme ne sera jamais achevée, car nous courons ensemble avec le temps: chacun de nous doit se sentir interpellé chaque jour, sans peur, sans complexe ». C’est pourquoi, si Ruffini parle du « bilan » des cinq années de l’existence de son Dicastère, il dit que ce bilan est « forcément provisoire ».

Avec la réforme, explique le préfet, le pape François « nous a poussés avant tout à commencer par nous-mêmes ». Le pape a demandé « de faire en sorte que chacun de nous qui travaillons au Dicastère se sente membre d’une équipe plus large, ressente son rôle comme une partie essentielle, mais pas unique, nécessaire, mais pas exclusive ».

Les étapes de la réforme « ont été nombreuses », souligne le préfet : « Les dernières nouveautés dans l’ordre chronologique sont la réforme graphique de L’Osservatore Romano et l’application grâce à laquelle vous pouvez lire le journal depuis un smartphone. Et puis les web radios. »

Ruffini souligne « le lien toujours plus fort » du Dicastère « avec les Églises locales ». Ce lien, précise-t-il, « nous a conduits à mettre à disposition de chaque diocèse, de chaque paroisse, de chaque institut religieux du monde un widget, un outil télématique, pour avoir toute notre offre disponible sur leur site internet ».

« Notre service, dit-il, en effet, a du sens précisément parce qu’il est un instrument de communion et de partage et d’information basé sur la recherche, comme le dit toujours le pape, ‘de la vérité, du bien et de la justice’ ».

Parmi les prochains projets, le préfet nomme « un projet de formation sur la manière de communiquer la foi dans le monde numérique qui a réuni de jeunes communicateurs de tous les continents » ainsi qu’« un projet pour rendre la Salle de presse de plus en plus efficace ».

Le Dicastère travaille aussi sur un projet pour les personnes avec de différents problèmes de la santé : « Nous sommes sur le point de rendre notre communication accessible à tous, affirme le préfet, même à ceux qui ne voient ni n’entendent. »

Effet économique de la réforme

Enfin, le préfet parle du budget du Dicastère et surtout de la réduction du déficit obtenue grâce à la réforme et à la réorganisation du travail.

Les résultats, dit-il, montrent « une réduction du déficit économique, enregistré au 31 décembre 2019, d’environ 6,9 millions d’euros par rapport au chiffre de départ de 2014, qui, à la base d’estimations non définitives, en 2020, s’élève à un montant d’environ 7,2 millions d’euros ».

La réalisation des objectifs fixés a été possible, selon le préfet, « grâce à la mise en œuvre d’une politique rigoureuse de contrôle des coûts qui a affecté à la fois les frais de personnel et les dépenses de fonctionnement nécessaires au travail du Dicastère lui-même ».

À la fin de 2019, poursuit-il, « les économies totales accumulées par le Dicastère pour la communication sur la période 2015-2019 s’élèvent à environ 16,6 millions d’euros; cela représente le montant total que le Saint-Siège a économisé au cours de la période de cinq ans grâce à la réforme mise en œuvre ».

Aujourd’hui, 565 personnes travaillent au sein du Dicastère, indique le préfet : « Au début de la réforme, nous étions 640. »

Au fil des années de la réforme, « l’effectif total du personnel employé par le Dicastère pour la communication a été réduit de 75 unités, garantissant à la fois une reconversion professionnelle et l’inclusion de personnalités professionnelles aptes à gérer les enjeux du nouveau contexte de communication tant du point de vue technologique  que du point de vue éditorial ».

Les frais de personnel relatifs à l’ensemble du Dicastère ont diminué d’environ 4,4 millions d’euros sur la période 2014-2020, passant de 33,9 millions d’euros en 2014 à 29,5 millions d’euros en 2020.

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Marina Droujinina

Journalisme (Moscou & Bruxelles). Théologie (Bruxelles, IET).

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