« Un pas de plus vers la fraternité entre les croyants »: le pape François annonce ainsi son « pèlerinage de trois jours en Irak » (5-8 mars), à la fin de l’audience générale de ce mercredi 3 mars 2021, depuis la bibliothèque privée du Vatican. Il n’a pas hésité à parler de la « déception » des Irakiens quand on a « interdit » au pape Jean-Paul II de venir, en l’an 2000.
Le pape a confié qu’il songea depuis longtemps à ce voyage sur les pas d’Abraham: « Après-demain, si Dieu le veut, je me rendrai en Irak pour un pèlerinage de trois jours. Je désire depuis longtemps rencontrer ce peuple qui a tant souffert; rencontrer cette Eglise martyre sur la terre d’Abraham. »
Il y voit une nouvelle étape sur le chemin de la « fraternité » entre croyants et il demande la prière des catholiques pour cela: « Avec les autres responsables religieux, nous accomplirons également un pas en avant dans la fraternité entre les croyants. Je vous demande d’accompagner par la prière ce voyage apostolique, afin qu’il puisse se dérouler de la meilleure façon et porter les fruits espérés. »
Il a souligné la déception des Irakiens quand Jean-Paul II, en l’an 2000 a dû renoncer à son projet, avec des termes forts pour dire « l’interdiction » faite à son prédécesseur: « Le peuple irakien nous attend; il attendait saint Jean-Paul II, à qui il n’a pas été permis de s’y rendre. On ne peut pas décevoir un peuple pour la deuxième fois. Prions afin que ce voyage se déroule bien. »
Le pape François avait annoncé sa volonté de se rendre en Irak devant les participants à la 92e Assemblée plénière de la ROACO (Réunion des Œuvres d’Aide aux Églises Orientales), le 10 juin 2019.
Et en juillet 2019 déjà nous annoncions cette visite comme envisagée en 2020: le gouvernement avait débloqué les crédits nécessaires. La pandémie de covid-19 aura imposé un délai supplémentaire.
« Nous sommes honorés d’annoncer que Sa Sainteté le Pape François a accepté l’invitation du Président de la République d’Irak, Dr. Barham Saleh et de Sa Béatitude, le Patriarche Louis Raphaël Card. Sako », écrit encore le patriarcat chaldéen.
Le pape François réalise ainsi le rêve de Jean-Paul II qui n’a pas pu faire le pèlerinage à Ur, sur les pas d’Abraham, en l’an 2000.
On se souvient de la sollicitude de Jean-Paul II, comme le rapportait récemment le cardinal Parolin: « A la veille de guerre en Irak en 2003, qu’il chercha à conjurer par tous les moyens. Devant le Corps diplomatique, Jean-Paul II lança ce cri : « Non à la guerre : la guerre n’est jamais une fatalité ; elle est toujours un échec de l’humanité ». »
Le cardinal français Roger Etchegaray s’était rendu sur place en février 2003, en avion et en voiture, pour une ultime tentative diplomatique visant à empêcher la guerre.
Plus tôt encore, ses pèlerinages aux Lieux saints pour entrer dans le Troisième millénaire incluaient au départ l’Irak.