Audience à la Rote romaine © Vatican Media

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Rote romaine: prendre en compte le bien des enfants

Le « bien de la famille » pas « éteint » par une déclaration de nullité

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Le pape François invite les juges de la Rote romaine à prendre en considération le bien des enfants dans leurs jugements dans les causes matrimoniales: le « bien de la famille » ne peut pas « être complètement éteint » par une déclaration de nullité du sacrement. Le maître-mot c’est « l’accompagnement » des familles et des enfants.
Le pape a en effet inauguré l’année judiciaire de la Rote romaine ce vendredi 29 janvier 2021.
Le tribunal de la Rote romaine juge en deuxième instance les causes déjà jugées par des tribunaux diocésains, notamment les causes en déclaration de nullité de mariage: les cas, malgré les apparences, où il n’y a pas eu sacrement au moment de la cérémonie, du fait du manque d’un élément constitutif du sacrement. La liberté du consentement par exemple, ou l’exclusion a priori d’un des biens du mariage: l’unité et l’indissolubilité du lien matrimonial sacramentel, le don des enfants, un des aspects fondamentaux de l’union entre un homme et une femme.
La famille n’est pas un « bien suspendu »
A quelques semaines de l’ouverture l’Année de la famille Amoris laetitia (19 mars 2021- juin 2022), le pape a recommandé aux magistrats – et aux évêques – de prendre leurs décisions en prenant en considération le bien des plus petits.

Il rappelle par conséquent aussi que le bien de la famille, le bonum familiae, est « toujours et en tout cas le fruit béni de l’alliance conjugale ; il ne peut être éteint in toto par la déclaration de nullité, car le fait d’être famille ne peut être considéré comme un bien suspendu, en ce sens qu’il est le fruit du plan divin, au moins pour la progéniture engendrée. Les conjoints avec les enfants donnés par Dieu sont cette nouvelle réalité que nous appelons la famille ».

Lorsque le mariage sacramentel est déclaré « nul » par la justice ecclésiastique – ce qui signifie qu’il n’y a pas eu de sacrement  au moment de la célébration -, celui des conjoints qui n’est pas prêt à accepter ce jugement reste un « unum idem» avec ses enfants.

Promouvoir le bien des enfants

Le pape pose la question: « Qu’adviendra-t-il des enfants et de la partie qui n’accepte pas la déclaration de nullité ?»

Le pape demande d’apporter des propositions d’actions, en ayant à l’esprit que la famille est « la base de la société, et reste la structure la plus adéquate pour garantir aux personnes le bien intégral nécessaire à leur développement permanent ».

Il souhaite que les magistrats se demandent comment promouvoir le bien des enfants dans les situations qu’ils seront amenés à affronter: « Comment expliquer aux enfants -par exemple- que leur mère abandonnée par leur père et sans intention la plupart du temps de nouer une nouvelle union peut communier le dimanche, mais pas leur père qui vit avec une autre dans l’attente de sa demande de déclaration de nullité? »

Le pape renvoie à cet « instrument pastoral utile » qu’est l’exhortation apostolique Amoris laetitia qui recueille des « indications claires pour que personne, et en particulier les plus petits et les plus souffrants, ne soit laissés seuls ou traités comme un moyen d’échange par des parents divisés ».

L’imagination de la charité

Le pape François recommande aux juges de ne pas rester « inertes » devant les effets d’une décision de nullité du sacrement, et de s’ouvrir aux horizons de cette pastorale « difficile mais pas impossible qui consiste à se préoccuper des enfants », en se souciant de leur paix ou de la perte de leur joie.

Le jugement, fait observer le pape, n’est pas un « acte froid » relevant d’une « pure décision juridique » et il les invite à prier pour se laisser guider.

Il recommande « l’imagination de la charité » qui favorise « la sensibilité évangélique face aux tragédies familiales ». François souhaite que soient accompagné les conjoints abandonnés et les éventuels enfants qui subissent des décisions « juste et légitime » d’annulation de mariage.

Le pape François a rendu hommage au doyen de la Rote, Mgr Pio Vito Pinto, qui fêtera bientôt ses 80 ans et prendra donc sa retraite. 

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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