« Créer les conditions pour la paix en Birmanie », éliminer toute discrimination ethnique, démilitariser le pays, réformer la magistrature, l’instruction, les systèmes social et sanitaires : tels sont les points principaux contenus dans un appel spécial envoyé au gouvernement par des responsables religieux de différentes communautés, membres de Religions for Peace of Myanmar. L’appel, qui s’articule en sept points, a été diffusé le 25 janvier 2021.
Dans le texte parvenu à l‘agence vaticane Fides, le cardinal Charles Maung Bo, archevêque d’Yangon et signataire de l’appel au nom de Religions for Peace et de la Fédération des conférences épiscopales d’Asie, remarque que « les élections de novembre dernier ont été amplement reconnues comme libres et équitables » ce qui « confère au nouveau gouvernement le mandat et l’obligation de poursuivre les objectifs économiques et sociaux inclusifs pour lesquels il a été élu ».
Les responsables religieux demandent au gouvernement « de mettre de côté la futile recherche de solutions militaires en recherchant la justice avec courage et détermination au travers du dialogue et de la négociation »
Ils signalent l’urgence d’éliminer toute discrimination ethnique. Dans un pays « profondément divisé sur des bases ethniques, écrivent les représentants des communautés religieuses, nous pouvons et devons prendre un autre chemin, un chemin menant à la solidarité ». « Les conflits civils de longue date existant au Myanmar ont tous des dimensions ethniques, mais leurs causes profondes en sont politiques », affirment-ils.
Les responsables religieux considèrent nécessaire la démilitarisation de la Birmanie : « La guerre est le langage de la mort », rappellent-ils.
Il est urgent, note le document, de poursuivre au sein de la nation le processus de réformes de la magistrature, de l’instruction, des systèmes social et sanitaire. « Nous désirons ardemment de nouveaux progrès dans ces secteurs essentiels », écrivent les responsables ajoutant que dans ce processus il est également nécessaire de procéder à la décentralisation de la prise de décision.
Tous ces efforts, indique le dernier point de l’appel, servent à « préparer la prochaine génération », à éliminer la pauvreté et à construire l’avenir du pays. « La Birmanie doit avoir confiance, investir et construire sa jeunesse. Les jeunes sont en effet notre présent et notre avenir », indiquent les rédacteurs du texte.
Le document s’achève par une invitation à tous les citoyens à agir en protagonistes actifs d’une « nouvelle ère d’unité et de solidarité » et à être « des artisans de paix ».