L’aumônier du pape François, le cardinal Krajewski, a célébré les funérailles de Roberto Mantovani, un sans-domicile fixe, ce lundi 25 janvier 2021, à l’église Saint Pie X, à Rome.
Celui que ses proches appelaient « Robertino » a passé une grande partie de sa vie sur la Place de la Città Leonina, à deux pas de la Basilique Saint Pierre. Grâce à des bénévoles rencontrés dans la rue, il avait accepté d’être emmené dans le dortoir du « Quai 95 », à la Gare Termini. C’est là qu’il s’est éteint, à 64 ans.
A la messe d’enterrement, participaient également le cardinal George Pell, Mgr Arthur Roche, secrétaire de la Congrégation pour le Culte divin et la Discipline des Sacrements, une dizaine de prêtres, les bénévoles de la Communauté de Sant’Egidio et du groupe « Natale 365 », ainsi que les inspecteurs de police qui le connaissaient.
Ce dimanche 24 janvier, à l’Angelus, le pape François a évoqué un autre sans-domicile fixe, le Nigérian Edwin, mort de froid dans la rue la même semaine. Saint Grégoire le Grand, a expliqué le pape, avait demandé que le jour de la mort d’un pauvre « les messes ne soient pas célébrées », parce que c’était « comme un Vendredi saint ».
La mort d’Edwin « nous interroge tous », souligne Carlo Santoro, responsable des Services « Sans-Domicile Fixe » de la Communauté Sant’Egidio, au micro de Radio Vatican. Si le nombre des pauvres augmente avec la pandémie, « les réponses sont malheureusement peu nombreuses », en particulier de la part des Institutions dont il déplore « l’immobilisme total ». Toutefois, estime-t-il, si la commune de Rome doit « ouvrir rapidement des structures » à cause du froid, « chacun de nous doit inventer des façons d’entrer en contact avec ceux qui vivent dans la rue ».
La situation est fragile, d’une part en raison de la fermeture des hôtels, que les communes pourraient utiliser « en les payant éventuellement », suggère Carlo Santoro : « Cela ferait d’une pierre deux coups en permettant aux hôtels de travailler, en cette période de crise ». Et le volontaire d’évoquer Mario, trouvé mort devant la porte fermée d’un hôtel, « il y a quelques jours, au cœur de Rome… peut-être aurait-il survécu, s’il avait pu entrer ».
D’autre part, beaucoup d’hôpitaux se sont reconvertis pour les personnes positives au covid-19. « Mais il existe beaucoup d’autres maladies » qui nécessiteraient une hospitalisation.
La Communauté de Sant’Egidio ouvre des lieux d’accueil en cherchant à impliquer la population. Aujourd’hui elle lance un appel à apporter des couvertures et des sacs de couchage dans son local situé rue Dandolo, dans le Trastévère. Elle appelle aussi à rejoindre ses équipes, en particulier pour les rondes nocturnes dans les rues de Rome, qui se déroulent en respectant toutes les précautions sanitaires recommandées.
Ce dimanche, une messe sera célébrée en suffrage pour toutes les personnes décédées dans les rues de Rome au cours de l’année.