« Chaque instant de notre existence est un moment précieux pour aimer Dieu et son prochain, et ainsi entrer dans la vie éternelle », souligne le pape François dans son commentaire de l’Evangile de ce dimanche 24 janvier 2021, avant la prière de l’angélus, depuis la bibliothèque privée du palais apostolique du Vatican: un appel au bon usage du temps et à la « conversion ».
« Le salut n’est pas automatique, a expliqué le pape François; le salut est un don d’amour et en tant que tel, il est gratuit et il nécessite une réponse libre: il nécessite une conversion. »
Le pape François invite à un changement « de mentalité »: « C’est cela la conversion, changer de mentalité – et de changer de vie: ne plus suivre les modèles du monde, mais celui de Dieu, qui est Jésus, suivre Jésus, comme Jésus l’avait fait et comme Jésus nous l’a enseigné. »
Le pape a diagnostiqué les effets et la cause de cette mentalité: « C’est un changement décisif de vision et d’attitude. En effet, le péché, surtout le péché de la mondanité qui est comme l’air, envahit tout, a porté à une mentalité qui tend a l’affirmation de soi-même contre les autres et aussi contre Dieu. C’est curieux… Quelle est ton identité? Et si souvent nous sentons que notre propre identité s’exprime en termes de « contre ». C’est difficile d’exprimer sa propre identité dans l’esprit du monde, en termes positifs, et de salut: c’est contre soi-même, contre les autres et contre Dieu. Et dans ce but, la mentalité du péché, la mentalité du monde n’hésite pas user de la tromperie et de la violence. »
« La tromperie et la violence, a insisté le pape en sortant du texte prévu. On voit ce qui se passe par la tromperie et la violence: cupidité, désir de pouvoir et non de service, guerres, exploitation des gens… C’est la mentalité de la tromperie qui a certainement son origine dans le père de la tromperie, le grand menteur, le diable. Lui est le père du mensonge, c’est ainsi que Jésus le définit. »
Voici notre traduction, rapide, de travail, de l’italien, des paroles du pape François.
AB
Paroles du pape François avant l’angélus
Chers frères et soeurs,
Le passage évangélique de ce dimanche (cf. Mc 1, 14-20) nous montre, pour ainsi dire, le «passage du témoignage » de Jean-Baptiste à Jésus. Jean était son précurseur, il a préparé le terrain et le chemin pour lui: maintenant Jésus peut commencer sa mission et annoncer le salut désormais présent. Sa prédication se résume par ces paroles: « Le temps est passé et le royaume de Dieu est proche; convertissez-vous et croyez à l’Évangile » (v. 15). C’est un message qui nous invite à réfléchir sur deux thèmes essentiels: le temps et la conversion.
Dans ce texte de l’évangéliste Marc, le temps doit être compris comme la durée de l’histoire du salut opérée par Dieu; donc, le temps « accompli » est celui où cette action salvifique atteint son apogée, sa pleine réalisation: c’est le moment historique où Dieu a envoyé le Fils dans le monde et son Royaume est devenu plus « proche » que jamais . Cependant, le salut n’est pas automatique; le salut est un don d’amour et en tant que tel, il est gratuit et il nécessite une réponse libre: il nécessite une conversion. En d’autres termes, il s’agit de changer de mentalité, c’est cela la conversion, changer de mentalité – et de changer de vie: ne plus suivre les modèles du monde, mais celui de Dieu, qui est Jésus, suivre Jésus, comme Jésus l’avait fait et comme Jésus nous l’a enseigné.
C’est un changement décisif de vision et d’attitude. En effet, le péché, surtout le péché de la mondanité qui est comme l’air, envahit tout, a porté à une mentalité qui tend a l’affirmation de soi-même contre les autres et aussi contre Dieu. C’est curieux… Quelle est ton identité? Et si souvent nous sentons que notre propre identité s’exprime en termes de « contre ». C’est difficile d’exprimer sa propre identité dans l’esprit du monde, en termes positifs, et de salut: c’est contre soi-même, contre les autres et contre Dieu. Et dans ce but, la mentalité du péché, la mentalité du monde n’hésite pas user de la tromperie et de la violence. La tromperie et la violence. On voit ce qui se passe par la tromperie et la violence: cupidité, désir de pouvoir et non de service, guerres, exploitation des gens… C’est la mentalité de la tromperie qui a certainement son origine dans le père de la tromperie, le grand menteur, le diable. Lui est le père du mensonge, c’est ainsi que Jésus le définit.
Tout cela s’oppose au message de Jésus, qui nous invite à nous reconnaître comme ayant besoin de Dieu et de sa grâce; avoir une attitude équilibrée par rapport aux biens terrestres; être accueillant et humble envers tous; se connaître et se réaliser en rencontrant et en servant les autres. Pour chacun de nous, le temps pour pouvoir accepter la rédemption est bref: c’est la durée de notre vie dans ce monde. Elle est brève. Elle semble peut-être longue… Je me souviens que je suis allé donner les sacrements, l’onction des malades à un vieil homme très bon, très bon et lui, à ce moment-là avant de recevoir l’Eucharistie et l’onction des malades, il m’a dit cette phrase: « Ma vie a volé! comme pour dire: « je croyais qu’elle était éternelle mais… ma vie a volé ». Ainsi, nous, les personnes âgées, nous sentons que la vie s’en est allée. Elle s’en va. Et la vie est un don de l’amour infini de Dieu, mais c’est aussi un temps pour vérifier notre amour envers Lui. Par conséquent, chaque instant, chaque instant de notre existence est un temps précieux pour aimer Dieu et son prochain, et ainsi entrer dans la vie éternelle.
L’histoire de notre vie a deux rythmes: l’un, mesurable, fait d’heures, de jours, d’années; l’autre, constitué des saisons de notre développement: naissance, enfance, adolescence, maturité, vieillesse, mort. Chaque fois, chaque phase a sa propre valeur et peut être un moment privilégié de rencontre avec le Seigneur. La foi nous aide à découvrir le sens spirituel de ces temps: chacun d’eux contient un appel particulier du Seigneur, auquel nous pouvons donner une réponse positive ou négative. Dans l’Évangile, nous voyons comment Simon, André, Jacques et Jean ont répondu: c’étaient des hommes mûrs, ils avaient leur travail de pêcheurs, la vie de famille … Pourtant, quand Jésus est passé et les a appelés, » ils ont immédiatement laissé leurs filets et ils l’ont suivi » (Mc 1, 18).
Chers frères et soeurs, soyons attentifs à ne pas laisser passer Jésus sans le recevoir. Saint Augustin disait: « J’ai peur de Dieu quand il passe ». Peur de quoi? De ne pas le reconnaître, de ne pas le voir, de ne pas l’accueillir.
Que la Vierge Marie nous aide à vivre chaque jour, chaque moment, comme un temps de salut, où le Seigneur passe et nous appelle à le suivre, chacun selon sa propre vie. Et qu’elle nous aide à nous convertir de la mentalité du monde, des fantaisies du monde, qui sont des feux d’artifice, à celle de l’amour et du service.
Copyright – Traduction de Zenit, Anita Bourdin