Le pape François plaide une nouvelle fois pour un monde sans arme nucléaire, dans un tweet posté sur son compte @Pontifex_fr, ce vendredi 22 janvier 2021, date de l’entrée en vigueur du traité international TIAN.
On se souvient que le pape qui est allé se recueillir et lancer un appel contre les armes nucléaires lors de son pèlerinage de la paix à Nagasaki et à Hiroshima, en novembre 2019.
Il écrit, aujourd’hui: « J’encourage vivement tous les États et tous les peuples à travailler avec détermination pour promouvoir les conditions nécessaires à un monde sans armes nucléaires, en contribuant à faire progresser la #paix & la coopération multilatérale, dont l’humanité a tant besoin aujourd’hui. »
Contrôler une arme terrifiante
Au micro de Radio Vatican (Hélène Destombes), l’évêque français aux armées, Mgr Antoine de Romanet, évoque aussi les bombardements meurtriers de 1945: « Cette date du 22 janvier est importante, et il faut la replacer dans la trajectoire historique de cette réalité de l’arme nucléaire et de Nagasaki et Hiroshima en 1945. D’emblée, l’ensemble de ceux qui ont eu à connaître cette arme terrifiante ont essayé de la contrôler, cela a été le sens du traité sur la non-prolifération des armes nucléaires signé en 1968. Depuis cette date, nous travaillons donc sur ce sujet et un certain nombre d’États signataires se sont émus du fait que les négociations, dans le cadre du TNT, n’avançaient pas très vite et l’on s’est mis à douter de la ferme détermination d’un certain nombre d’États possesseurs de la bombe atomique d’entrer dans une véritable logique de désarmement. »
Des logiques de fraternité, de charité, de solidarité
« C’est la raison, explique encore Mgr de Romanet, du traité sur l’interdiction des armes nucléaires, soutenu par le Saint-Siège, qui vient signifier que nous ne sommes absolument pas engagés sur une trajectoire heureuse, bien au contraire. Nous assistons même à une prolifération nucléaire car un certain nombre d’États, en contradiction avec le traité sur la non-prolifération des armes nucléaires, ont acquis l’arme nucléaire. Il s’agit de faire retentir un cri pour que tous se ressaisissent, et que l’on rentre à nouveau avec fermeté dans une logique de désarmement nucléaire. Que l’ensemble de l’humanité comprenne que ce n’est qu’à travers des relations multilatérales, dans des logiques de fraternité, de charité, de solidarité, que nous parviendrons à faire baisser les tensions. »
Féconder les consciences
Il insiste sur cet objectif concret pour les nations: « Certes, il y a une part d’utopie, le Pape Jean-Paul II l’évoquait lui-même. Mais nous avons besoin de sens et de paroles prophétiques. Il est important que nous nous mettions en marche vers cet objectif. Il est vrai que l’humanité est touchée par le péché, que l’homme témoigne de cette volonté de domination et de puissance tapie dans son cœur, mais nous ne pouvons pas rester enkystés dans ces réalités tragiques qui conduisent à la mort. Il nous faut aller vers la lumière et la vie, et donc quand bien même nous prenons conscience du fait qu’il s’agit d’un processus de temps long, il s’agit de féconder les consciences. Et ce sont tous les peuples de la terre qui ont à peser sur les autorités en charge de ces questions, pour avancer vers plus de justice, de fraternité et de charité. C’est ainsi seulement que notre planète demeurera vivable. »