La situation des religieuses dans l’Eglise ? « Aujourd’hui n’est pas hier », titre le mensuel de L’Osservatore Romano « Femmes, Eglise, Monde » (Donne Chiesa Mondo) de janvier 2021. Il invite à ne pas « fermer les yeux devant un changement qui est déjà là, dont l’Eglise pourrait s’enrichir », « pour le bien de tous, pas seulement des femmes ».
Les religieuses constituent « les trois-quart de l’Eglise, elles en sont la structure porteuse, l’âme », peut-on lire dans l’éditorial qui présente ce numéro : « Elles sont dispersées sur les cinq continents, elles revêtent les fonctions les plus variées. »
L’équipe du mensuel souligne « la contradiction entre la réalité des religieuses et la façon dont elles sont encore perçues », entre « un imaginaire, construit par la littérature, par l’histoire, par le cinéma et par la télévision, et le rôle concret qu’elles réalisent dans la société », entre « la modernité de leur présence et le retard qui leur est encore attribué ».
Ces pages racontent donc « des histoires de nouvelles religieuses, les religieuses qui vivent leur vocation dans le monde, qui ne refusent pas les dons du progrès et même qui les portent et sont capables de les réconcilier avec la prière et avec la méditation ». Les moniales qui vivent en clôture aussi, savent apporter le « réconfort » à ceux qui souffrent, grâce à l’utilisation des technologies.
La réalité est loin de l’image « de la religieuse subordonnée et marginalisée, contrainte par sa famille, réduite au silence par la hiérarchie ecclésiastique, exclue des centres de la vie économique, sociale et culturelle ». « Il n’en est plus ainsi », insiste le magazine : cela appartient « au passé », même si certains « ne se sont pas aperçu du changement », ou bien « en ont peur ».
A l’opposé des « vieux schémas », aujourd’hui de nombreuses religieuses ont « des rôles d’excellence », elles occupent « des lieux décisifs dans la gestion de la société » et ont construit « les piliers d’une vocation moderne ».