Angélus du 1er janvier 2021 © Vatican Media

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Faire de 2021 « une année de solidarité fraternelle et de paix » (traduction complète)

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Voeux du pape François avant et après l’angélus

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Faire de 2021 « une année de solidarité fraternelle et de paix pour tous »: c’est le voeu formulé par le pape François avant l’angélus de ce vendredi 1er janvier 2021: « une année pleine d’attente confiante et d’espérances, que nous confions à la protection de Marie, mère de Dieu et notre mère ».

Cette solennité  de Marie Mère de Dieu est en effet aussi la 54e Journée mondiale de la paix.

Dans un tweet le pape François a rappelé que la première Journée mondiale de la paix a été célébrée par Paul VI en allant prier avec les enfants malades de l’hôpital « Bambino Gesù » de Rome, le 1er janvier 1968, comme le montre cette vidéo avec la voix de saint Paul VI.

Il a aussi répété dans un autre tweet ce passage de son allocution à l’angélus: « La #paix peut être construite si nous commençons à être en paix avec nous-mêmes et avec ceux qui nous entourent, en éliminant les obstacles qui nous empêchent de nous occuper de ceux qui sont dans le besoin et dans la pauvreté. »

Après l’angélus, le pape a spécialement prié pour la paix au Yémen, pour les enfants du Yémen, et pour la libération d’un évêque auxiliaire et de son chauffeur enlevés au Nigéria, et pour la paix dans ce pays.

Le pape a redit ses voeux « de paix et de sérénité pour la nouvelle année ». Il a spécialement remercié le président italien Sergio Mattarella pour ses voeux.

Il a salué les petits « Chanteurs de l’Etoile », les Sternsinger d’Allemagne et d’Autriche qui, dans l’impossibilité de rendre visite aux familles chez elles, « ont trouvé le moyen de leur annoncer la bonne nouvelle de Noël et de recueillir des dons pour des jeunes dans le besoin ».

Le pape a conclu en réitérant ses voeux « d’une année de paix et d’espérance, sous la protection de Marie, la Sainte Mère de Dieu ». Il a demandé de « ne pas oublier » de prier pour lui et il a souhaité à tous un « bon déjeuner », en disant « au-revoir ».

Le pape n’avait pas pu présider les vêpres du 31 décembre ni la messe de ce 1er janvier en raison d’une sciatique mais il a tenu à conduire l’angélus et à exprimer ses voeux avant et après l’angélus.

Voici notre traduction rapide, de travail, des paroles prononcées par le pape François en italien. Sauf un mot en espagnol…

AB

Paroles du pape François avant l’angélus

Chers frères et sœurs, bonjour et bonne année!
Nous commençons la nouvelle année en nous plaçant sous le regard maternel et aimant de la Vierge Marie, que la liturgie célèbre aujourd’hui comme Mère de Dieu. Nous reprenons ainsi notre chemin sur les sentiers du temps, en confiant nos angoisses et nos tourments à Celle qui peut tout. Marie nous regarde avec une tendresse maternelle comme elle regardait son Fils Jésus. Et si nous regardons la crèche [le pape François se tourne vers la crèche installée dans la bibliothèque], nous voyons que Jésus n’est pas dans le berceau, et l’on me dit que la Vierge a dit: «Vous me le faites un peu tenir dans mes bras, mon fils? ».

Et c’est ce que fait la Vierge avec nous: elle veut nous tenir dans ses bras, nous protéger comme elle a protégé et aimé son Fils. Le regard rassurant et réconfortant de la Sainte Vierge est un encouragement à faire en sorte que ce temps, qui nous est donné par le Seigneur, soit consacré à notre croissance humaine et spirituelle, que ce soit un temps pour aplanir les haines et les divisions – il y en a tant -, que ce soit un temps pour pour nous sentir tous plus frères, un temps pour construire et non pour détruire, en prenant soin les uns des autres et de la création. Un temps pour faire grandir, un temps de paix.

C’est justement au soin de la création qu’est dédié le thème de la Journée mondiale de la paix, que nous célébrons aujourd’hui: La culture du soin comme parcours de paix. Les événements douloureux qui ont marqué le chemin de l’humanité au cours de l’année écoulée, spécialement la pandémie, nous apprennent combien il est nécessaire de s’intéresser aux problèmes des autres et de partager leurs préoccupations. Cette attitude représente le chemin qui conduit à la paix, parce qu’elle favorise la construction d’une société fondée sur des relations de fraternité.

Chacun de nous, hommes et femmes de ce temps, est appelé à réaliser la paix: chacun de nous, ne soyons pas indifférents à cela. Nous sommes tous appelés à réaliser la paix et à la réaliser chaque jour et dans tous les milieux de vie, en tendant la main à notre frère qui a besoin d’une parole de réconfort, d’un geste de tendresse, d’une aide solidaire. Et c’est pour nous est une tâche donnée par Dieu. Le Seigneur nous donne la tâche d’être des artisans de paix.

Et la paix peut être construite si nous commençons par être en paix avec nous-mêmes – en paix à l’intérieur, dans le cœur – et avec ceux qui nous sont proches, en enlevant les obstacles qui nous empêchent de prendre soin de ceux qui sont dans le besoin et dans  l’indigence. Il s’agit de développer une mentalité et une culture du «prendre soin», afin de vaincre l’indifférence, de vaincre le rejet et la rivalité – indifférence, rejet, rivalité – qui malheureusement prévalent. Supprimer ces attitudes.

Et ainsi la paix n’est pas seulement l’absence de guerre. La paix n’est jamais aseptisée, non, il n’y a pas de paix du quirofano [en espagnol: «salle d’opération»]. La paix est dans la vie: ce n’est pas seulement l’absence de guerre, mais c’est une vie pleine de sens, mise en place et vécue dans la réalisation personnelle et dans le partage fraternel avec les autres. Alors cette paix tant attendue et toujours mise en danger par la violence, l’égoïsme et la méchanceté, cette paix mise en danger devient possible et réalisable si je la considère comme une tâche qui m’est confiée par Dieu.

Que la Vierge Marie, qui a donné naissance au «Prince de la Paix» (Is 9, 6) – et le câline ainsi, avec tant de tendresse, dans ses bras – nous obtienne du Ciel le bien précieux de la paix, que l’on n’arrive pas à obtenir pleinement grâce aux seules forces humaines. Les forces humaines seules ne suffisent pas, parce que la paix est avant tout un don, un don de Dieu; elle doit être implorée par une prière incessante, soutenue par un dialogue patient et respectueux, construite par une collaboration ouverte à la vérité et à la justice et toujours attentive aux aspirations légitimes des personnes et des peuples.

Mon voeu c’est que la paix règne dans le cœur des hommes et dans les familles; sur les lieux de travail et de loisir; dans les communautés et dans les nations. Dans les familles, au travail, dans les nations: paix, paix. Il est temps que nous réfléchissions à comment la vie d’aujourd’hui est fixée par les guerres, par les inimitiés, par tant de choses qui détruisent … Nous voulons la paix. Et c’est un don.

Au seuil de ce commencement, je vous adresse à tous mes vœux cordiaux pour un 2021 heureux et paisible. Que chacun de nous essaie d’en faire une année de solidarité fraternelle et de paix pour tous; une année pleine d’attente confiante et d’espérances, que nous confions à la protection de Marie, mère de Dieu et notre mère.

Copyright – Traduction de Zenit, Anita Bourdin

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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