A la demande de Mgr Pascal Gollnisch, directeur de L’Oeuvre d’Orient, Vincent Gelot, directeur de L’Oeuvre d’Orient au Liban, établit ce « rapide état des lieux de la situation au Liban et en Syrie ».
« Au Liban, où je réside avec ma famille, les fêtes de Noël se préparent mais l’ambiance générale est très douloureuse. À la crise économique s’ajoute une crise humanitaire sans précédent. Le pays ne se maintient que grâce au tissu associatif local, aux ONG, aux solidarités locales et au travail que font les Églises lorsque l’État est absent. Si toute cette aide s’arrête demain, le Liban s’effondrera. Heureusement, les communautés chrétiennes font un travail remarquable et nous donnent de réelles raisons d’espérer. C’est le cas entre autres, des petites sœurs de Nazareth du camp palestinien chrétien de Dbayeh au nord de Beyrouth dédiées jour et nuit au service des familles marginalisées. Ne les abandonnons pas.
« Je rentre juste de Syrie. La situation est pire que ce que je redoutais. La livre syrienne s’est effondrée. La Covid-19 et les conséquences tragiques de la guerre font des ravages. Dernière nouvelle du terrain : dans la banlieue ouest d’Alep, une école chrétienne de la congrégation latine du Rosaire a été libérée voilà quelques semaines de groupes djihadistes qui l’occupaient depuis 2012. L’établissement, totalement bombardé, est rendu à l’état de ruine. Nous devons reconstruire cette école, comme nous l’avons fait pour les autres. Plus que jamais, les chrétiens d’Orient ont besoin de notre soutien. Pour faire votre don, rendez-vous sur : https://secure.oeuvre-orient.fr/soutenir «
Sur cette photo, Vincent Gelot se tient derrière une statue de la vierge Marie dominant les hauteurs du village de Maaloula. Il rappelle: « Maaloula a été occupé par le Front Al Nosra de décembre 2013 à avril 2014. Les habitants reviennent peu à peu. Le village compte désormais 1 000 habitants contre 3 000 avant la guerre. Beaucoup sont partis à l’étranger. Le problème de l’économie perdure notamment en raison de l’absence de tourisme, l’une des principales ressources avant guerre. Le village vivait beaucoup du tourisme avant la guerre. Une partie du village a été détruite pendant les combats. »
Le point entre le Vatican et les organisations locales
Plus d’une cinquantaine d’agences catholiques et représentants d’Eglises locales ont fait le point sur la situation humanitaire en Syrie et en Irak et dans les pays limitrophes, lors d’une rencontre en ligne promue par le Dicastère pour le service du développement humain intégral, le 10 décembre 2020. Une initiative pour soutenir notamment la présence chrétienne dans la région, afin d’éviter « un Moyen-Orient monochrome ».
Le pape François a adressé un message vidéo aux participants, appelant la communauté internationale à faire « tous les efforts possibles » pour favoriser le retour des réfugiés syriens et irakiens sur leur terre.
D’après un communiqué du Saint-Siège, la rencontre s’est déroulée en quatre sessions (la situation politico-diplomatique; l’Eglise en Syrie et en Irak ; le retour des migrants et des déplacés; les agences catholiques, de l’urgence au développement). Parmi les thèmes traités : l’urgence humanitaire, le drame des réfugiés, la fuite des chrétiens des lieux de leurs origines.