Champignon nucléaire, Etats-Unis © Wikimedia Commons

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Désarmement : interdire « les armes de mort », par le cardinal Tomasi

Intervention au webinaire « Un monde sans armes nucléaires »

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« J’espère qu’un consensus suffisamment large pourra être atteint pour que toutes ces armes de mort puissent réellement être interdites », a déclaré le cardinal Silvano Maria Tomasi, ancien observateur permanent du Saint-Siège aux Nations Unies à Genève et collaborateur du Dicastère pour le service du développement humain intégral.

Il a été interviewé par Vatican News dans le cadre d’un webinaire sur le désarmement atomique organisé pour la parution de l’ouvrage « Un monde sans armes nucléaires », publié par Georgetown University Press, ce mercredi 16 décembre 2020. L’événement était centré sur les encycliques Fratelli tutti du pape François et Populorum progressio de saint Paul VI.

Cette rencontre, explique le cardinal Tomasi, est « une invitation à renouveler les efforts pour éliminer la menace et l’utilisation des armes atomiques, et pour renforcer et faire comprendre aux gens la position prise par le pape François qui s’est progressivement clarifiée: non seulement l’utilisation d’armes nucléaires est éthiquement inacceptable, mais leur possession est également éthiquement inacceptable ».

La paix, poursuit le cardinal, « n’est pas seulement l’absence de guerre », mais elle « englobe le développement et la justice des relations entre les peuples et les États ». « La paix véritable englobe une vue d’ensemble plus large qui inclut la sécurité pour tous et pas seulement pour quelques-uns. »

Le Saint-Siège, explique le cardinal Tomasi, souhaite « une surveillance du trafic des armes classiques ». Et une élimination des armes nucléaires : « Les armes de destruction massive, en particulier les armes nucléaires, constate-t-il, ont des conséquences qui échappent au contrôle des personnes qui les utilisent. Elles ont un impact sur l’environnement et, surtout, sur les personnes. Les personnes qui ne participent pas à une action militaire sont également frappées et détruites. Cela rend l’utilisation d’armes nucléaires moralement inacceptable. »

En ce qui concerne le travail concret d’éradication des armes nucléaires, le cardinal souligne qu’il s’agit d’un « chemin qui doit être parcouru, jour après jour avec beaucoup de patience et de persévérance ». Il affirme que « la diplomatie papale est continuellement à l’œuvre » : « Nous devons soutenir les accords qui existent déjà ou que nous devons renouveler…Nous devons soutenir ce cadre juridique qui facilite le dialogue sur le désarmement. Et nous devons prendre des mesures concrètes pour réduire l’arsenal atomique. »

« Travailler ensemble »

Le cardinal affirme que ces dernières années, « les discussions menées par le Saint-Siège ont véritablement renforcé l’opinion publique dans le dialogue et dans la connaissance des conséquences négatives de l’emploi de ces armes de destruction massive ». Mais « cette nouvelle mentalité s’installe lentement », ajoute-t-il.

Il rappelle que le Saint-Siège « a été le premier à signer et ratifier le Traité d’interdiction des armes nucléaires », ce qui a « conduit d’autres pays à faire de même au point que ce Traité est maintenant entré en vigueur ». Il y a eu aussi « un dialogue avec d’autres confessions, avec d’autres interlocuteurs », explique le cardinal.

Dans le contexte de la pandémie actuelle, note l’ancien observateur permanent, « il est possible de trouver une nouvelle façon d’établir des relations et de créer un avenir plus pacifique », « en travaillant ensemble, en communiquant, en faisant connaître les risques qui existent dans l’utilisation de ces armes de destruction massive ».

La pandémie, poursuit-il, « nous dit que les problèmes ne peuvent être résolus seuls. Nous devons travailler ensemble: les États doivent coopérer pour parvenir à ce type de développement qui englobe toute la famille humaine ».

Il invite à « prendre en compte les conséquences de l’utilisation de certaines armes qui affectent non seulement les combattants, mais touchent toute la famille humaine ». « Pour cette raison, conclut le cardinal Tomasi, il est important que nous continuions à marcher et à créer une culture, non pas seulement pour certains experts ou chefs d’État et de gouvernement. Chaque citoyen doit collaborer à la création d’un monde plus pacifique. »

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Marina Droujinina

Journalisme (Moscou & Bruxelles). Théologie (Bruxelles, IET).

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