Inauguration de la crèche et du sapin Place Saint-Pierre, 11 décembre 2020 © Vatican Media

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Noël : les symboles de la crèche de Saint-Pierre

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Inauguration de la crèche et du sapin

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La crèche de la Place Saint-Pierre a été dévoilée, et le sapin illuminé, lors d’une cérémonie officielle, ce 11 décembre 2020, à la nuit tombée. Une crèche insolite, en céramique, créée à la fin des années 60 et chargée de symboles.

Lorsque le rideau rouge est tombé, plusieurs centaines de romains et touristes se pressaient derrière les barrières de sécurité pour filmer en tenant leurs smartphones à bout de bras. La crèche de Castelli, petite commune d’un millier d’habitants dans les Abruzzes, à l’est de Rome, est une curiosité : elle a été conçue par les élèves de l’Institut d’art “F.A. Grue”, qui ont bâti les santons sur la base de cylindres empilés.

Cette œuvre, qui a été exposée à Jérusalem, à Bethléem et à Tel Aviv, est « très métaphorique », explique Alessia Di Stefano, conseillère communale de Castelli, dans un entretien à Zenit. Elle cite les couleurs de Marie et Joseph : le manteau de la première est bleu et son vêtement marron, tandis que ces couleurs sont inversées chez Joseph. Une façon de montrer qu’ils « parcourent une voie différente sur la voie de la sainteté ».

« La Vierge Marie est née sans péché, elle est déjà enveloppée de la lumière et de la grâce de Dieu », et son manteau garni d’étoiles le montre, souligne la porte-parole de la délégation reçue par le pape François dans la matinée. Au contraire, le manteau marron de Joseph représente « son humanité, à travers ses choix, l’acceptation de ce que Dieu lui propose ». Son vêtement bleu, sous le manteau, symbolise la sainteté qu’il fait grandir « en lui ».

Un autre personnage inédit éveille la curiosité dans cette crèche de 54 santons (dont 19 apportés au Vatican) : un astronaute, qui date de l’époque où les yeux du monde étaient tournés vers l’espace et la conquête de la lune. Ainsi chaque année, Jésus « naît parmi nous » et rencontre « le monde tel qu’il est », ajoute Alessia Di Stefano. Cet astronaute apporte une lune à offrir au nouveau-né, tout comme « chaque conquête de l’humanité devient un don à offrir à l’Enfant Jésus ».

Outre des animaux (chameau, âne, bœuf, dinde, brebis), des joueurs de flûte ainsi que des bergers typiques de la tradition castellane, on y trouve aussi des représentants d’autres religions aux yeux bandés : une façon, dans les années 70, de lancer une invitation au dialogue interreligieux, « car à l’époque les religions s’ignoraient mutuellement », note la conseillère communale.

Enfin, même s’il n’est pas exposé sur la Place Saint-Pierre, cette crèche a la particularité d’avoir quatre mages : « le quatrième, c’est l’humble serviteur qui se donne tout entier à l’Enfant Jésus, auquel nous sommes appelés à nous identifier », commente Alessia Di Stefano.

Pourquoi ce choix de crèche ? C’est un signe de proximité du pape, estime-t-elle, après une année éprouvante, dans une commune « qui a subi tant de difficultés ces dernières années ». Castelli a été victime de deux séismes, en 2009 et en 2016. Mais « nous voulons renaître », assure-t-elle.

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Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

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