Le Saint-Siège est appelé à « agir pour faciliter la coexistence entre les différentes nations, pour promouvoir cette fraternité entre les peuples, où le terme fraternité est synonyme de collaboration efficace, véritable coopération, concorde et ordonnée, d’une solidarité structurée au profit du bien commun et de celui des individus ».
C’est ce qu’a dit Mgr Paul Richard Gallagher, secrétaire aux relations avec les États, dans son discours prononcé le 6 novembre 2020 à l’occasion du 40e anniversaire de l’Accord entre le Saint-Siège et le Pérou, signé à Lima le 19 juillet 1980, indique L’Osservatore Romano en italien du 7 novembre. Il a participé à une conférence magistrale en ligne sur la diplomatie vaticane.
Le secrétaire aux relations avec les États a souligné que le pape François demande au Saint-Siège « de se déplacer sur la scène internationale » « pour soutenir une idée de paix comme le fruit de relations justes, c’est-à-dire de respect des normes internationales, de protection des droits fondamentaux de l’homme, à commencer par … les plus vulnérables ».
« Œuvrer pour la paix », a expliqué Mgr Gallagher, ne signifie pas seulement avoir « un système de sécurité international » et respecter « ses obligations ». « Il est également nécessaire, a-t-il dit, de prévenir les causes qui peuvent déclencher un conflit de guerre, ainsi que d’éliminer les situations culturelles, sociales, ethniques et religieuses qui peuvent rouvrir des guerres sanglantes qui viennent de se terminer ». En ce sens, le droit international « doit continuer à se doter d’institutions juridiques et d’instruments réglementaires capables de gérer des conflits ».
Il s’est arrêté particulièrement sur la phase d’après-guerre en précisant que « la tâche d’après-conflit ne se limite pas à la réorganisation des territoires » et « à la reconnaissance de souverainetés nouvelles ou modifiées ». Elle doit plutôt « préciser la dimension humaine de la paix, en éliminant toute raison possible qui pourrait une fois de plus compromettre la situation de ceux qui ont connu les horreurs d’une guerre et attendent et espèrent maintenant, selon la justice, un avenir différent ».
Mgr Gallagher a alors dénoncé la « propagation de l’indifférence » en disant qu’aujourd’hui, plus que jamais, il faut « briser ces mécanismes d’indifférence, briser la coquille protectrice de notre égoïsme, passant ainsi des théorèmes sur la paix possible, à des expériences concrètes de paix vécue ».
La voie principale, a expliqué Mgr Gallagher, est celle indiquée par le pape François, à savoir la lutte contre la pauvreté à la fois matérielle et spirituelle, la construction de la paix, la construction de ponts par le dialogue. « Ce sont aussi trois points de référence qui indiquent un chemin personnel, social et global auquel le pape a invité tout le monde, dès les premiers jours de son service comme évêque de Rome », a rappelé l’archevêque.
Il a aussi mis en évidence de la fonction « ecclésiale » de la diplomatie « comme instrument de communion qui unit le pontife romain aux évêques et à leurs Églises locales respectives, est aussi la manière particulière par laquelle le pape peut atteindre concrètement les « périphéries » spirituelles et matérielles de l’humanité ».
Le secrétaire aux relations avec les États a rappelé que le réseau diplomatique du Saint-Siège entretient des relations bilatérales avec 183 États, auxquels il faut ajouter l’Union européenne et l’Ordre souverain de Malte. « Elle entretient également, a ajouté l’archevêque, des relations multilatérales stables avec de nombreuses autres institutions intergouvernementales. »
« La diplomatie du Saint-Siège, a conclu le secrétaire aux relations avec les États, est une diplomatie en marche: un chemin long, complexe et difficile, mais possible avec l’aide de Dieu. »