Méditation pour le 2 novembre.
Ô mort, où est ta Victoire ?
Cette interrogation de l’apôtre Paul aux Corinthiens (1Co15, 55) pourrait bien être la nôtre en ces temps où l’on nous donne quotidiennement des chiffres de décès et que la sphère politico médiatique joue sur la peur comme le font des enfants dans une cour de récréation.
La mort n’est pas le résultat d’un échec mais le signe de notre limite, de notre finitude : et si c’était cela qui n’était pas admis en une époque où l’on voudrait faire croire que tout est techniquement possible et l’on parle de l’homme augmenté ?
Quel paradoxe vit la France en ces jours où l’on semble regretter les morts quotidiens et où l’on légifère pour éliminer encore plus de vies à naître ?
La mort fait partie de l’expérience humaine. La tristesse, la douleur que nous éprouvons lors de la mort d’un proche n’est-elle pas le signe de la beauté de la vie et du poids de toutes les relations que nous avons tissées ? Jésus a pleuré devant la mort de son ami Lazare. Jésus a traversé la mort pour nous ouvrir à la vie en plénitude.
Voilà, pourquoi l’Eglise accompagne le défunt et sa famille. C’est l’ultime moment où le baptisé suit son Seigneur : la mise au tombeau dans l’attente de la résurrection préférable à la crémation. Le passage à l’Eglise rappelle l’entrée dans l’Eglise de ce défunt au moment de son baptême. Le cierge pascal et l’eau jetée sur le corps. Pour tous un signe visible de la fidélité de Dieu et un appel à l’intercession de toute l’Eglise pour que le défunt soit purifié de toute ce qui pourrait l’empêcher de voir Celui qui l’a appelé à la vie. Rien à voir avec je ne sais quelle glorification du mort que nous montre parfois les séries télévisées !
Le mois de Novembre est dédié dans l’Eglise à la prière pour tous nos frères défunts avec la journée du 2 Novembre particulièrement pour nos fidèles défunts. Participer à cette prière, c’est témoigner de l’Espérance et confier ceux que nous avons connus et aimés au Seigneur de la Vie !
Déposer des fleurs (signe de joie) au cimetière c’est annoncer la vraie joie qu’est la Résurrection promise. Faire célébrer des messes pour ce défunt, c’est pour lui le plus beau cadeau puisque c’est demander au Seigneur d’entrainer dans son action de grâce envers son Père, ce pauvre pêcheur. Notre bien aimé , qui compte sur notre intercession maintenant qu’il est dans l’attente de la Grande Espérance !
Père Denis Metzinger,
Curé de paroisse à Paris.