Léonard Melki et Thomas Saleh @ DP

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Causes des saints : le martyre de deux capucins libanais en Turquie

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Frères Léonard Melki et Thomas Saleh

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Le pape François a autorisé la Congrégation pour les causes des saints à promulguer les décrets concernant le martyre des serviteurs de Dieu Léonard Melki et Thomas Saleh, prêtres de l’ordre des frères mineurs capucins, tués « en haine de la foi » en Turquie respectivement en 1915 et en 1917. La reconnaissance de leur martyre ouvre la voie à leur béatification sans qu’il y ait besoin d’un miracle ultérieur.

Le pape François a autorisé la publication de huit décrets de la Congrégation concernant trois miracles, quatre martyres et deux cas de « vertus héroïques », lors d’une audience accordée le 27 octobre 2020, au nouveau préfet, le cardinal désigné Marcello Semeraro.

Les deux missionnaires capucins de Baabdath, village libanais du district d’al-Matn sur le mont Liban, à 22 kilomètres de Beyrouth, ont été arrêtés, torturés et tués en Turquie pendant le génocide de 1915, lit-on sur le site des capucins en italien.

Le F. Léonard Melki (1881-1915) a refusé l’apostasie, après avoir caché le Saint Sacrement à l’arrivée de la police. Il a été emmené dans le désert, où il a été exécuté le 11 juin 1915 avec l’évêque arménien, le bienheureux Ignace Maloyan (1869-1915), et 415 hommes de Mardin.

Après avoir donné l’hospitalité à un prêtre arménien pendant le génocide, F. Thomas Saleh (1879-1917) a été arrêté et condamné à mort et déporté en plein hiver sous l’escorte de soldats. Il est mort sur la route le 18 janvier 1917 en répétant avec courage: « J’ai pleine confiance en Dieu, je n’ai pas peur de la mort. »

Biographies

Frère Léonard Melki

Frère Léonard Melki (né Youssef Houais) est né dans le village libanais de Baabdath entre fin septembre et début octobre 1881, le septième de onze enfants.

Attiré par l’exemple des frères, il décide de devenir capucin et missionnaire. Le 28 avril 1895, il entre au petit séminaire de Saint-Stéphane près de Constantinople, appartenant à l’Institut apostolique d’Orient.

Il y reçoit l’habit de capucin le 2 juillet 1899. Au couvent de Bugià, près de Smyrne, il termine ses études philosophiques et théologiques et est ordonné prêtre le 4 décembre 1904.

Le champ de son apostolat missionnaire sont les villes de Mardin, Mamuret-ul-Aziz et Orfa. Il se consacre avec zèle au ministère de la confession et de la prédication, de l’enseignement, de la gestion scolaire, de la pastorale des jeunes, du tiers ordre franciscain et à d’autres confréries.

Le 5 décembre 1914, le premier raid des militaires dans l’église des capucins de Mardin, suivi par les actes de violence et de harcèlement contre les missionnaires, aboutit à l’ordre de quitter le couvent. Frère Léonard, pour ne pas laisser seul son frère de 80 ans, décide au dernier moment de rester avec lui, malgré le danger.

Le 5 juin 1915, il est arrêté et sauvagement torturé pendant six jours, afin de lui faire renoncer à sa foi et d’embrasser la religion islamique.

Le 11 juin, fête du Sacré-Cœur, il est placé à la tête d’un convoi de 416 hommes, entamant ainsi un long voyage de déportation à Diyarbakir. À mi-chemin, après avoir refusé une nouvelle fois de renoncer à leur foi, ils sont tous massacrés dans le lieu appelé Kalaat Zirzawane, et leurs corps sont jetés dans des puits et des grottes.

Frère Thomas Saleh

Frère Thomas (né Géries) Saleh est né dans le même village libanais de Baabdath probablement le 3 mai 1879, le cinquième de six fils. Lui aussi, attiré par l’exemple des frères, décide de devenir capucin et missionnaire.

Il entre le 28 avril 1895 au petit séminaire de Saint-Stéphane, où le 2 juillet 1899 il reçoit l’habit de capucin. Il termine ses études philosophiques et théologiques au couvent de Bugià et est ordonné prêtre le 4 décembre 1904.

Sa vie missionnaire se déroule dans les villes de Mardin, Kharput et Diyarbakir.

Le 22 décembre 1914, il est expulsé avec d’autres religieux du couvent de Diyarbakir, se réfugiant au couvent d’Orfa. Pendant deux ans, il se cache sans être arrêté par la police et il survit à deux séries de massacres de chrétiens dans la ville.

Il est arrêté le 4 janvier 1917 avec ses frères pour avoir caché un prêtre arménien, chef de sa communauté dans le couvent.

Traîné d’un endroit à un autre, il subit toutes sortes de violences et de mauvais traitements, tombant malade du typhus. Arrivé épuisé à Marash, il meurt probablement le 18 janvier 1917.

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Marina Droujinina

Journalisme (Moscou & Bruxelles). Théologie (Bruxelles, IET).

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