Sr Alessandra Smerilli, capture @ Vatican Media

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« L’économie de François »: des milliers de jeunes se mobilisent pour changer l’économie

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Par soeur Alessandra Smerilli

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« L’économie de François » est un événement voulu par le pape François pour impliquer les jeunes dans le changement de l’économie: il aura lieu en ligne du 19-21 novembre 2020 et se prolongera par les propositions des jeunes lors des Semaines sociales italiennes de Tarente. Il sera l’occasion de faire des propositions concrètes pour rendre l’économie plus humaine.

L’événement a été présenté au Vatican ce 28 octobre 2020, notamment par soeur Alessandra Smerilli.

La religieuse salésienne italienne est économiste et conseillère de l’Etat de la Cité du Vatican, mais elle fait aussi partie d’un groupe de travail au féminin «Femmes pour une nouvelle renaissance», mis en place par la ministre italienne pour l’égalité des chances et la famille, Elena Bonnetti, avec comme objectif:  trouver des réponses à la crise sanitaire et économique.

« Pour changer l’économie actuelle et donner une âme à l’économie de l’avenir », le pape a ainsi demandé aux jeunes du monde de contribuer à construire « des ponts vers l’avenir », a-t-elle fait remarquer. Les jeunes rêvent de changer l’économie et des milliers d’entre eux se sont mobilisés à l’appel du pape François, à l’école de saint François d’Assise.

« L’économie de François » (19-21 novembre 2020) a ouvert un site en ligne en italien et en anglais.

Les jeunes voient clairement que « personne ne se sauve seul » mais qu’il faut « travailler ensemble » pour sortir meilleurs » de cette crise de la pandémie a fait observer soeur Alessandra Smerilli dans l’échange avec la presse qui a suivi, en ligne. 

Elle avait auparavant fait observer que « L’économie de François signifie avant tout les jeunes, l’espérance et le concret. Cela n’invite pas les jeunes à diffuser un message, mais leur demande d’aider à le construire. Tel est le sens de l’appel lancé par le Pape François et de son invitation à les rencontrer à Assise. Dans un monde malade de la réflexion à court terme et de peu de vision de l’avenir, donner la parole aux jeunes signifie commencer à construire des ponts vers l’avenir. »

Les jeunes, a-t-elle affirmé, ont répondu à l’appel du pape: « Nous savons qu’en ces temps d’incertitude, le Pape François nous invite à regarder au-delà, à préparer l’avenir, et à le faire de manière concrète, avec un œil toujours tourné vers les plus en difficulté. Et les jeunes répondent à cette invitation. »

Elle souligne que c’est « du concret » que l’on doit attendre des jeunes: « Par conséquent, ils ne nous présenteront pas de document, ils ne feront pas de traité sur ce que signifie l’Économie de François, mais ils prépareront des propositions et nous diront comment ils veulent s’engager et de quelle aide ils ont besoin. »

Elle souligne que c’est un vrai « accompagnement » des jeunes qui a aidé à préparer l’événement, qui devait rassemblée des jeunes du monde à Assise en mai dernier, un rendez-vous reporté en raison de la pandémie, ce qui a permis d’autres initiatives: « Les jeunes n’ont pas travaillé seuls ces derniers mois. Depuis que nous avons été contraints de reporter l’événement prévu en mars dernier, les trois jours de rencontre qui auraient dû être vécus à Assise sont devenus 9 mois de travail à distance, répartis en 12 villages thématiques: travail et soins; management et don; finance et humanité; agriculture et justice; énergie et pauvreté; profit et vocation; politiques pour le bonheur; CO2 de l’inégalité; business et paix; l’économie est femme; entreprises en transition; vie et styles de vie. »

Des experts de différents domaines se sont impliqués: « Les activités de chaque village ont été coordonnées par 2 personnalités choisies par le Comité Scientifique (un membre junior et un membre senior) et en moyenne par une dizaine de collaborateurs (internationaux) ayant une expérience dans les domaines de l’économie, des affaires, de la gestion, des finances, de la pauvreté, du développement, de l’innovation, du travail, des ressources naturelles, etc. (économistes, entrepreneurs, managers, ingénieurs, communicateurs, représentants d’institutions, d’associations et de mouvements). Les adultes ont su se mettre aux côtés des jeunes pour les accompagner, donner un feed-back à leurs propositions, les aider à conjuguer idéaux et réelles possibilités. »

D’autres initiatives, nombreuses, sont nées: « Environ 300 événements «Vers l’économie de Francesco» et une série de webinaires très fréquentés sur la vie intitulée «Vers un monde meilleur dans après-Covid», qui se sont terminés en octobre, ont été organisés pour un total de 27 séminaires en ligne diffusé sur la chaîne Youtube officielle de l’événement international The Economy of Francesco et traduit en 4 langues grâce à la collaboration de jeunes interprètes. Plus de 40 intervenants de haut niveau étaient impliqués, et plus de 100 jeunes commentateurs du monde entier (Brésil, Argentine, Nigéria, Philippines, Espagne, Cameroun,…). »

La femme a eu une place spéciale dans la réflexion des jeunes: « Un thème transversal dans de nombreux villages est celui de la réévaluation des soins au sein de la société et de l’économie, en tant que clé pour façonner l’avenir, ainsi que la nécessité d’un regard plus féminin et d’une plus grande participation des femmes pour une économie. et une finance plus inclusive. »

Surtout, ces jeunes invités par le pape François sont devenus au fil des mois des acteurs de cet événement: « Les jeunes en tant qu’invités deviennent des protagonistes, ils font preuve d’un sens des responsabilités, d’idées innovantes, d’une capacité de dialogue qui s’étend sur les 5 continents: ils sont un «présent» (et pas seulement un futur) qu’il faut écouter. Grâce au Pape François, ils ont eu et ont des espaces d’écoute, grâce à Saint François ils trouvent l’inspiration pour changer l’économie actuelle et donner une âme à l’économie du futur. »

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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